Interview : Titouan Puyo
Ceci est la retranscription écrite du Podcast enregistré avec Titouan Puyo au moins d’octobre 2021.
Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?
Titouan Puyo : Ça va bien merci !
Les Secrets du Kayak : C’est le tout premier podcast sur le paddle, pour moi c’était un sport loisir pour M et Mme tout le monde pour passer le temps. J’ai découvert que c’était un sport à part entière. Quels sont tes débuts sportifs ?
Titouan Puyo : J’ai surtout fait beaucoup de Va’a (pirogue polynésienne) et de pirogue. Le Stand Up je l’ai découvert en 2012-2013. C’est dès lors que les planches étaient plus profilées que je m’y suis intéressé.
J’ai commencé le Va’a au collège, j’ai grandi en Nouvelle Calédonie. Mon frère en faisait donc j’ai essayé, et j’en ai fait en UNSS. J’en fais toujours aujourd’hui. En France c’est le canoë et le kayak, en Nouvelle-Calédonie c’est le Va’a.
On a fait rapidement des compétitions avec les copains. On y allait même en dehors des heures. Si on était bon on avait droit à un déplacement par an pour faire des compétitions internationales donc ça permettait de voyager un peu.
C’est en cadet que j’ai commencé à bouger, en 2006 en Nouvelle Zélande pour le championnat du monde de Va’a en 500m en vitesse. Et en alternance il y avait les mini-jeux du Pacifique ou les Jeux du Pacifique.
Je m’entraînais tous les jours dans mes souvenirs. C’était à côté, je pouvais y aller à pieds.
Moi j’ai grandi sur un voilier principalement. Donc je n’ai commencé qu’au collège le sport en structure.
Les entraînements n’étaient pas vraiment structurés mais ça le devient de plus en plus. L’entraîneur venait avec nous sur l’eau. A partir du moment où il voyait qu’on était autonome et qu’on connaissait les règles de sécurité, on était autorisé à partir seuls. Et de toute façon il faut être deux pour porter une pirogue donc tu n'es jamais vraiment seul au sens propre.
Quand j’ai commencé il n’y avait pas de pirogue adaptée aux enfants, maintenant oui il en existe des plus courtes. La V1 on devait être deux, la V6 impossible ça pèse plus de 200 kg.
Plus le flotteur est éloigné latéralement plus c’est stable. Mais ça tire davantage donc plus difficile à manier. Donc le balancier tire à fond.
Je suis déjà tombé en pirogue une seule fois. Je me suis fait surprendre par la levée de la pédale sur un OC1 (pirogue pour aller sur la mer). Ça ressemble plus à un surfski avec un balancier et un gouvernail. Mais c’est plus francophone.
En pirogue, il existe plusieurs distances : 250m en benjamin minime. Et 500m en cadet. 1500m en V6 ; puis le marathon. Parfois tu peux aussi avoir des équipages de neuf comme l’Hawaiki nui ou le Molokai.
Moi j’ai commencé par la vitesse, il n’existait que ça. Tu fais davantage de longues distances quand même. Et tu peux faire soit de la V1 ou de la V6, on faisait de tout. En V1 tu vas à plus de 10km/h.
Donc le paddle, je l’ai découvert à la fin de mes études en venant en France à Brest. Je suis rentré ensuite à Nouméa. J’avais pris du poids et donc j’ai essayé le paddle sur le conseil de copains.
J’ai rencontré Jean-Louis Colmas qui faisait venir les premières planches de windsurf. Donc fin 2012 je m’y mets, je gagne une compétition à Nouméa. Une école de Stand Up se crée, comme j’ai fait STAPS j’ai encadré à l’école dès 2012-2013.
Mais dès que je suis en Nouvelle Calédonie, je m’entraîne plutôt en Va’a qu’en StandUp. Et maintenant j’ai un sponsor en Va’a et une pirogue en France. Donc c’est plus facile d’en faire.
Mes choix de compétitions, je les ai axées sur le StandUp, et en fonction du calendrier je cale des compétitions de Va’a.
Le windsurf est aussi spécifique et différent, pour les gens du windsurf l’intérêt était de partager le savoir du coup de pagaie.
Professionnellement, d’office j’ai eu une proposition d’emploi dans le Stand Up paddle dès que je sortais de mes études sur une structure privée. Donc c’était top. On faisait du fitness le matin, les cessions d’entraînement, des stages vacances, des sorties découvertes, et c’était la mode.
Et en Va’a, ça n’existait pas. Et je pouvais m’entraîner comme je le voulais, et je passais mon temps à encadrer les gamins. Le magasin de Nouméa me prêtait le matériel. Je participais par la même occasion aux compétitions.
C’était des 10km. Tu avais aussi des boucles de 6 km avec des franchissements et des passages à terre, comme du sauvetage côtier en Australie. C’est une grosse discipline de surfski, tu pars de la plage, tu fais un parcours dans la zone de surf. Et culturellement tu fais des descentes vent dans le dos.
En Nouvelle Calédonie, tout le monde débutait donc c’était facile de gagner. Et le gagnant partait en championnat de France pour du Stand Up paddle. Moi, je venais de faire le championnat du monde de surfski au Portugal. Donc je n’avais plus de vacances. J’ai fais du forcing, et du coup j’ai démissionné, je voulais y aller.
J’ai fais les championnats de France, mon frère était en France. Je gagne la longue distance, 15 km. Et de là j’avais une proposition de sponsor le soir même pour un budget annuel. Je devais faire des compétitions dans l’année, on me fournissait des planches.
Moi je trouvais ça génial, et donc là je deviens professionnel. Je devais rentrer, mais du coup on m’a sollicité pour faire d’autres compétitions. Et je me qualifie en équipe de France.
Je suis rentré en Nouvelle Calédonie pour bosser en tant que moniteur pendant l’hiver. En 2014, c’était ma première saison professionnelle.
Les Secrets du Kayak : Comment on s’entraîne en paddle ?
Titouan Puyo : Jusque fin 2014, je m’entraînais tout seul.
Depuis j’ai Vincent Guillaume, mon entraîneur qui me prépare mes séances on travaille à la semaine. C’est similaire aux entraînements du kayak. On garde une grosse partie de l’entraînement pour rester performant sur de la longue distance en aérobie toute l’année.
Mon aérobie se fait parce que je vais plusieurs fois sur l’eau par jour. Et parce qu’en début d’année je fais beaucoup de Va’a sur des cessions de plus d‘une heure.
Si je fais trois séances par jour d’au moins une heure, je n’ai pas besoin de partir pour des séances de trois heures. Mais de temps en temps avec le club je fais des séances de deux heures le week-end.
Ça m’arrive de faire des séances de sprint en paddle mais c’est tout récent. J’essaye de devenir plus explosif sur des dix secondes. J’ai rencontré Claudine Leroux qui m’a fait découvrir ce types de séances.
Je la connais parce qu’elle a fait une intervention auprès de la sélection de Va’a pour les Jeux du Pacifique en tant que responsable de l’Outre-mer. Je l’avais aussi rencontrée en début d’année. De plus comme je suis CTAPS en Nouvelle Calédonie, le concours conseiller territorial des APS, je l’ai rencontré sur l’un des postes auxquels je pouvais prétendre, mais là avec le Covid c’est compliqué donc plus d’actualité.
Bref, j’ai vu qu’il y avait des choses que je ne savais pas faire. Moi je préfère savoir tout faire, le sprint est un nouveau challenge.
Et dans la pratique on va certainement finir en couloirs comme au kayak du fait de l’existence de mauvais comportements, alors qu’aujourd’hui on n'a pas de couloirs pour courir.
Mes débuts de saison je les passe à Nouméa, je fais un entraînement Stand-up le matin au CTE. Je pars travailler ensuite. Le midi je nage ça me permet de me rafraîchir, et si je suis en période de mi-temps l’après-midi je fais un Downwind, une descente vent dans le dos sur 8-10 km. En Foil c’est plus long. Et le soir je vais en Va’a s'il n’y a pas de vent.
Et en salle, on y va deux à trois fois par semaine. Et je n’ai pas encore fait de musculation. Moi je faisais plus de la prévention de blessure et de l’appui, mais pas dans un objectif du développement de la puissance. Il me reste des axes de progression.
Les Secrets du Kayak : A côté de tout ça tu suis une alimentation particulière ?
Titouan Puyo : Je fais toujours attention. En compléments alimentaires, je prends des BCAA pour la récupération. Pour les compétitions je prends des pastilles de sel et des BCAA. Les boissons énergétiques, je n’arrive pas à les boire. Je tourne à la compote, beurre d’amande, des choses que je peux manger tout le temps sans problème d’estomac.
Et en nutrition, je me suis intéressé un peu cette année à la chose, et grâce à tes podcast, j’ai contacté Edwin Lucas. Tu vois ça sert, on fait des séances ensemble de temps en temps. Et je vois que je suis à peu près dans ce qu’il fallait faire.
En Nouvelle-Calédonie, j’ai des moments où je suis bien KO. Je devrais peut être faire plus attention à l’alimentation. Le reste de l’année je suis sur de l’entretien physique, je fais une séance par jour seulement.
J’ai une routine d’étirements mise en place avec mon entraîneur qui a une approche davantage physiologique. Il est entre le métier de kiné et de coach sportif. J’essaye de le faire tous les deux jours.
La logistique et les déplacements prennent du temps. J’ai un camion avec quatre ou cinq planches sur le toit. On regarde pour développer le matériel. J’aide en testant les planches pour les rendre plus performantes.
2014-2015, j’étais sponsorisé par Starboard, j’ai aidé à développer en donnant mes retours.
Donc quand il y a quatre ou cinq philosophies différentes qui font la même planche, ça peut marcher mais il fallait plaire à tout le monde et moi mon style de navigation ne collait plus avec la planche.
On était une grosse team, j’ai eu des planches en retard, ou bien qui n’étaient pas à ma taille. Donc je suis allé voir à NSP. Je connaissais l’athlète sponsorisé, et le designer. Je voyais que ça matchait davantage. Nos marques de planches sont nos sponsors. Donc je participe au développement des planches.
Nous on a des planches plus rondes, donc plus rapides mais elles vont être davantage instables. Pour moi une planche ronde est plus saine, le comportement va être plus facile à anticiper. Il existe tout de même un peu de rails sur certaines planches. Il n’existe pas comme en kayak ou en canoë une forme unique mais on commence à y tendre. Il y a des styles différents comme des façons de pagayer différentes.
Moi je navigue en 14 pieds, on n’a pas le choix. On a un aileron fixe. Et la direction se fait avec les appuis et la pagaie. Sinon il existe du 18 pieds pour faire la course à Hawaï.
En largeur, ça va être 20 pouces. Et mes planches font 21 pouces quasiment. C’est la forme de la planche qui joue sur la stabilité. Donc au final j’utilise deux planches. Mais notre gamme est plus élargie j’ai au total quatre planches.
Il arrive souvent de descendre le centre de gravité sur les planches. Et comme les pieds sont plus bas, je vais avoir une pagaie plus courte. La différence entre les deux tailles est de 5 cm. Ma pagaie est sur manche fixe. Mais au début une vario ce n’est pas mal.
Par la suite j’ai été sponsorisé par Quikblade en pagaie, donc j’ai mes pagaies, et c’est James Terrell un champion de JO de canoë qui les fait.
Moi la hauteur de pagaie, je ne sais pas à combien je règle, je réponds souvent que ça dépend de la planche, de la technique. Je vais être à taille +10 et je fais 1,81m. Certains pagayent avec des pagaies courtes qui font quasiment leur taille.
Sur la taille de la pale ça dépend des marques. Au début c’était des pagaie de Va’a avec des manches plus long. Et aujourd’hui les pales ont diminué, les bras de leviers ont assez diminué, c’est plus petit qu’en canoë. Ça fonctionne en largeur longueur qu’on donne la taille, pas en cm³. Moi je suis en 24/48/80. En Stand up, ce n’est pas encore codifié sur toutes les marques mais ça va venir.
Les Secrets du Kayak : 2014, tu intègres l’équipe de France, comment ça se passe ?
Titouan Puyo : Je suis resté en équipe de France jusqu’à aujourd’hui. Je gagne les championnats du monde en 2014 en longue distance parce qu’aux championnats du monde, il y a deux athlètes par pays.
Ça ne fait que deux ans que l’ICF s’occupe du stand up. Il n’y avait pas de mondiaux ICF, maintenant les deux fédérations ont le droit d’organiser un mondial. Pour nous, c’est un peu le bordel.
En fait personne ne me connaissait, c’était au Nicaragua, et personne ne s’est méfié de moi. J’ai rapidement fait des podiums. Faire champion du monde dès le début, ça a fait un buzz directement.
Pourtant j’ai gagné d’autres courses plus dures mais qui ne vont pas te parler, alors que les championnats du monde ça parle à tout le monde. J’ai fait tous les mondiaux et j’ai refait champion du monde en Technical Race en 2019.
Dès la deuxième année, je gagnais plus d’argent avec mon sponsor. Mon budget a augmenté. Et de 2015 jusqu’à avant le Covid, j’avais pas mal d’autres sponsors que le stand up. En Nouvelle-Calédonie j’ai pu avoir des sponsors par une librairie, une marque de voiture, de vêtements. Mais c’est toujours la marque de planche qui me permet de vivre sans travailler.
Entre 2014 et maintenant, les entraînements ne sont plus les mêmes. Je manquais d’explosivité. Il me fallait déléguer la chose. Donc quand j’ai gagné en 2019 en Technical Race, c’était l’objectif à atteindre quand on s’est connu avec mon entraîneur.
Les Secrets du Kayak : Tu as pu observer des différences entre les compétitions de la fédération de surf et celle de canoë-kayak ?
Titouan Puyo : Pour moi, c’était la première fois que je faisais un championnat avec l’ICF en Hongrie, j’ai gagné la longue distance au mondial. Et c’est un autre Calédonien, Noïc Garioud qui a profité du CTE depuis sa création qui gagne en sprint et en Technical Race.
La différence s’était déjà vu dans un mondial en Chine, il y avait la guerre entre les deux fédérations et des athlètes en pâtissent.
Et sinon, c’était hyper professionnel. Je pense retourner au mondial de l’ICF l’année prochaine. Et en plus, il y avait un Price-money. C’est ouvert à tout le monde. Alors que le championnat du monde ISA, c’est bien aussi mais ce sont des sélections nationales, il faut être pris dans les deux athlètes français pour pouvoir partir.
Et c’est bien aussi il y a une véritable équipe de France avec un staff, avec de vrais déplacements.
Pour moi, la FFCK ne s’est pas encore soucié du Stand up, la preuve tu as vu qu’on avait gagné en Hongrie mais on n’a pas été sollicité en équipe de France. Je pense que rajouter un sport ce n’est pas facile.
Mais on est autonome, donc le championnat de l’ICF c’est juste une compétition de plus dans l’année pour nous. On fait une vingtaine d’événements dans l’année. Donc vingt compétitions de 15km. Si tu veux, tu fais des compétitions tous les week-end.
Après ça doit gêner un peu ma progression, mais il y en a des plus faciles, je les fait juste parce que c’est magnifique. Et puis tu en as ce sont de réels objectifs. On va passer sportif de haut niveau avec la fédération de surf.
Pour moi c’est rigolo, je suis depuis toujours dans les deux ligues, mais ça sent la petite guerre fédérale. Et de plus de la part de la FFCK il n’y a eu aucune course organisée encore en France en Stand up Paddle.
Être sportif de haut niveau, ça m’aurait changé la donne dès le début pour les points retraites et le suivi médical. Mais en fait moi je me suis créé mon propre système. Donc c’est bien pour les générations futures. Pour moi ça arrive un peu tard. On rentre dans le système organisé.
Après mon modèle, on l’a généralisé par le CTE en Nouvelle-Calédonie, pour que les quelques jeunes aient une structure similaire aux pôles que tu connais. Les jeunes avaient accès aux séances de mon entraîneur, ils avaient accès à la salle pour faire du renforcement musculaire, ils avaient des séances encadrées sur l’eau avec quelqu’un pour les entraîner.
Comme une vraie ambiance de club, alors qu’il n’y a toujours pas de pôle de performance de Stand up Paddle.
J’ai des potes kiné et ostéopathes qui me suivent.
Avec le Va’a, je suis considéré en Nouvelle-Calédonie comme un sportif de haut niveau. Donc j’ai accès au centre médicaux sportifs, et les personnes qui gèrent le haut niveau ont fait abstraction au fait que, certes je ne suis pas sur les listes ministérielles mais j’ai été en équipe de France. Donc ils m’ont considéré en tant que tel. Maintenant en passant en sport de haut niveau, on va être dans le bon cadre pour prétendre aux subventions etc.
Les Secrets du Kayak : Tu as dis avoir fait un peu de surfski ?
Titouan Puyo : Oui, c’est arrivé assez tard chez nous. Mon frère en avait acheté un directement.
C’était facile en direction, on allait où on voulait, alors qu’en pirogue c’est plus compliqué. Ça nous a bien plu.
On a fait des déplacements sur des mondiaux de surfski. Mais attention, je n’ai pas le bon coup de pagaie en kayak. Sur du plat, je suis à la rue. Moi j’aime bien quand c’est agité et technique donc en Hongrie c’était top pour nous.
En revanche au Monténégro, la mer n’a pas bougé c’était plat. Parfois ça peut être un joyeux bordel. Comme à Paris, la compétition à venir, ça ne va pas être si simple.
Quand je voyais les athlètes sur les opens, dire que ça bougeait alors que c’était assez lisse, ils devraient faire des cessions dans des conditions qui bougent vraiment !
Même Annecy c’est instable, limite c’est plus facile dans l’Océan parce que les vagues arrivent dans le même sens, au même rythme. A Annecy tu as un bateau qui passe dans un sens, puis un autre dans l’autre. C’est illisible et tu es paumé.
Nous c’est un sport qui se fait dans les vagues.
Les Secrets du Kayak : Tu fais pas mal de stages, comment ça fonctionne ?
Titouan Puyo : En fait ce sont des intervention au coup par coup, sur deux heures. Je leur apprends ce que moi je fais pour dégrossir un peu la pratique pour faire progresser les gens.
C’est quelque chose que je fais quand je suis en France, ce sont des cours particuliers en fait. C’est la structure que j’ai monté pour mon métier d’athlète. Ce sont des petits cours à droite et à gauche pour mieux finir les mois.
J’aimerais faire des stages sur plusieurs jours, sur une semaine c’est plus intéressant de voir les gens plus longtemps. Au CTE à Nouméa je prends les séances quand je suis sur place, et suivre la progression au jour le jour ça apporte plus.
Mais ça permet de partager et d’aider des personnes qui rament seuls dans leur coin, parce qu’il n’y a pas encore de club comme en kayak. Ça commence à se développer.
Les Secrets du Kayak : C’est quoi la suite pour toi, pour ta carrière ?
Titouan Puyo : Comme je fais de bonnes places, je vais continuer. Le problème c’est que comme tout a été décalé, on va se retrouver à tout faire au mois de novembre.
On a trois étapes du tour professionnel qui arrivent, en Caroline du Nord, aux Canaries et à Paris. Et puis j’ai vu qu’il y avait le marathon de l’Ardèche. Je me suis retrouvé avec l’équipe para Va’a là-bas au printemps, donc ça me tente de la faire en novembre. J’ai vu que ça se fait déjà en stand up.
Et pour les années suivantes, j’avais le projet de travailler pour la ligue de Va’a en Nouvelle Calédonie. Mais c’est en train de capoter. Donc je poursuis ma carrière en parallèle, j’ai essayé de m’inscrire en VAE pour le DEJEPS d’eau calme par validation des acquis, mais on m’a refusé le truc parce que je ne suis pas eau calme.
Je tente des choses comme ça. Mais l’année prochaine sera encore une année de stand up et j’en suis content. D’autant plus qu’avec le Covid ,ce n’était pas une saison complète. J’espère donc pouvoir en faire une complète à bouger partout.
Et c’est moi qui paye en fonction de ce que me donne les sponsors. Avec le Covid, certes j’ai perdu des sponsors, mais comme on bougeait peu, on s’en sortait pas mal.
Et j’aimerais vraiment bosser pour le stand up et le Va’a en Nouvelle-Calédonie. La para Va’a je m’y intéresse, il y a du potentiel. Et ensuite je vais essayer le canoë.
J’en ai testé à Orléans en escale, c’était rigolo.
Les Secrets du Kayak : Est-ce que la taille du gouvernail sur le paddle influence la vitesse ?
Titouan Puyo : Oui, il existe des ailerons différents. Un gros sera plus stable car profond. Plus tu mets un petit, moins il y a de traînées mais il faut réussir à aller droit. Comme la planche est courte, et assez ronde, l’aileron est nécessaire.
Plus on est technique en coup de pagaie, plus on peut bénéficier d’un aileron plus petit. Et sinon on peut le régler un peu soit tout à l’avant ou tout à l’arrière du boîtier pour aller plus ou moins droit.
S’il est plus à l’arrière tu vas davantage droit que s’il est à l’avant. Si tu le mets plus à l'avant, la planche est plus maniable mais va moins droit.
Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as un livre ou un film qui t’a inspiré ?
Titouan Puyo : Quand j’étais jeune, je regardais les courses à Tahiti en DVD. J’ai des jeunes qui m’en parlent encore. Aujourd’hui tu peux revisionner beaucoup de choses.
Vous pouvez retrouver Titouan Puyo sur son compte Instagram.