Interview : Boris Maret

Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Boris Maret en juillet 2021.

Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?

Boris Maret : Très bien, merci.

Les Secrets du Kayak : Pour ceux qui ne te connaissent pas, que fais-tu exactement pour le canoë-kayak et d’autres sports ?

Boris Maret : Je suis coach mental et préparateur mental. Mais aussi formateur dans le cursus de formation des entraîneurs.

Le coaching mental est basé sur l’expertise du questionnement avec une visée à faire émerger. Faire émerger des ressources, des talents, des propres solutions de l’accompagné.

Travailler sur des problématiques inconscientes. Le but c’est une transformation systémique plus globale.

Lorsqu’on parle de préparation mentale on est plus sur des outils, leurs mise en place, la mise en place des habilités comme la respiration, la visualisation, le renforcement positif. On est beaucoup sur une optimisation des savoir-faire.

C’est la nécessité du niveau de changement qui va déterminer si la personne a besoin d’un coaching ou d’une préparation mentale.

Est-ce que le changement va être davantage sur un changement d’outils ? Ou bien est-ce que c’est une transformation un peu plus globale ?

Aujourd’hui il y a davantage de coach mentaux qui sont formés à la préparation mentale, et il y a beaucoup de préparateurs mentaux qui sont formés sur certains outils du coaching.

Les Secrets du Kayak : Comment tu en es arrivé à faire du coaching et de la préparation mentale ?

Boris Maret : J’ai eu une première partie de vie où j’ai évolué dans l’industrie du spectacle visuel en tant que chef électricien régisseur lumière.

Je travaillais beaucoup en tournée avec de grosses équipes. Et j’ai eu la chance d’évoluer au niveau mondial lorsque je suis parti en Angleterre. Mais j’ai aussi fait des tournées en France pour Alain Souchon, Etienne Daho, Les Dix Commandements.

Donc je travaillais sur le développement d’une autre performance que celle du sport, mais il faut également y jouer le spectacle.

L’idée qui m’a toujours plu c’est le développement des compétences de l’équipe. La performance technique ne m’a jamais vraiment attiré. J’en avait fait le tour et je me suis rendu compte que c’était l’accompagnement de la performance qui m'intéressait, et le développement humain dans le cadre de développement de performance.

Ensuite j’ai intégré l’exécutif master accompagnateur des acteurs du sport de haut niveau à l’INSEP, pour deux ans de formation, notamment par Richard Ouvrard, un de mes mentors.

Puis j’ai monté mon cabinet et je me suis formé sur le clean langage, la modélisation symbolique, puis j’ai développé d’autres outils afin d’agir sur le terrain, donc je me suis formé sur la technique d’optimisation du potentiel, technique issue de l’armée.

Il faut savoir que très jeune, je voulais être professeur de sport, puis prof de maths, puis psychologue à l’âge adulte, donc là je suis dans l’idée de résoudre les équations mentales dans le domaine du sport.

Cependant je ne suis pas psychologue, il existe des psychologues du sport. C’est une tout autre dynamique, ce sont des personnes qui ont fait des études universitaires. Leur mission étant de diagnostiquer des pathologies, ce qui n’est pas mon domaine.

Coach et préparateur mental ne sont pas codifiés par la loi. Néanmoins il y a quelques formations qui donnent des diplômes validés RNCP ou alors il y a des DU de préparateur mentaux.

Les Secrets du Kayak : Comment tu fais pour entrer à l’INSEP ?

Boris Maret : Il a fallu montrer patte blanche. Je pense que le fait d’appartenir à un domaine de haut niveau leur a plu.

Mon ambition n’était pas définie, je n’avais pas d’idée en tête. C’est la beauté et l’émotionnel qui m’intéressait. Il n’y avait pas de passe-droit, c’est ton travail qui prime, ça m’a beaucoup plu. La notion d’équité et de justesse qu’on retrouve dans le sport me parlait.

Moi je ne suis pas sportif de haut niveau, j’ai fait du sport passion notamment dans le domaine de la glisse. A une période de ma vie j’aurais aimé intégrer un sport-étude de ski. J’ai beaucoup pratiqué le surf, le ski, le snowboard.

Je n’habitais pas dans la vallée, donc je n’avais pas accès aux clubs. Mais quand j’ai voulu être prof de sport j’ai commencé l’aviron, et je me suis retrouvé dans une école avec beaucoup de cours. J’ai aussi fait beaucoup de natation.

Les Secrets du Kayak : Et comment tu t’installes après ton diplôme de coach mental ? Tu ouvres un cabinet ?

Boris Maret : J’ai posé ma plaque. Après le plus dur est de créer sa patientèle.

A l’INSEP, il y avait des acteurs de haut niveau, des entraîneurs de haut niveau. Et j’ai pu démontrer mes compétences. Quand ils ont eu besoin, il ont fait appel à moi.

J’ai d’abord eu des athlètes de natation. J’ai commencé à me lier à la fédération de canoë-kayak en accompagnant des athlètes de sprint, et quand Jean-Pascal Crochet, le headcoach, a voulu développer ça, il m’a appelé.

Ma croyance, ma vérité, ça n’engage que moi, je pense que plus on le travaille jeune mieux c’est. Sur le fond l’approche est similaire lorsque je travaille avec des très jeunes, c’est sur la forme que ça va être différent.

Ce qui est intéressant dans la posture du coach c’est de partir de l’athlète, lui seul peut résoudre ses propres problèmes. Le but est de faire émerger ces problématiques et de faire émerger les ressources qui mènent aux solutions.

Mon expertise c’est le questionnement et le développement des habilitées mentales. Les habilitées mentales sont la gestion du stress, des émotions, la confiance en soi, la capacité à être dans l’instant présent.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que dans tous les cas on arrive à résoudre les problèmes avec les outils de la préparation mentale ?

Boris Maret : A un moment ça ne va pas suffire, d’où la casquette de coach. Tu as l’exemple d’un champion du monde à l’entraînement, c’est à dire que ses performances sont dignes d’un champion mondial.

Mais aux compétitions, il n’a pas accès au podium. Et en creusant avec le questionnement arrive la question « mais après le podium, qu’est-ce qui se passe pour toi ? » et la réponse c’est « ce n’est pas possible, parce qu’après ce sont les médias et moi les médias, je ne peux pas ».

En fait il a fallu travailler sur une capacité de pouvoir répondre aux médias pour pouvoir atteindre l’objectif.

Donc les outils de préparation mentale n’auraient pas suffit. L’idée c’est que l’athlète se saborde inconsciemment pour être sur de ne pas rencontrer les médias. C’était une protection inconsciente.

Pour moi les outils mis en place par l’athlète sur le terrain vont demander une action consciente ou d’être intégrés à une routine, pour faire en sorte qu’il ne les oublient pas.

Mais s’il existe un blocage inconscient, inconsciemment il va oublier de mettre en place ce qu'il doit mettre en place. Que ce soit au niveau mental, technique ou même physique.

Il y a une confidentialité totale.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’on peut détailler les outils de la préparation mentale ? Est-ce qu’il y a des incontournables ?

Boris Maret : Oui, pour moi le premier c’est la respiration, la visualisation avec l’imagerie mentale.

J’invite à regarder le reportage « Dans la tête des champions » en replay sur Arte.

L’idée c’est que le cerveau ne fait pas vraiment la différence entre le faire vraiment ou imaginer de le faire.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’il peut exister un sur-entraînement à trop visualiser ?

Boris Maret : C’est une question intéressante, je dirais non pas spécialement mais c’est à creuser.

Il ne faut pas que ce soit rébarbatif, il faut garder le plaisir et l’émotion de la performance.

Les études démontrent la nécessité pour que le cerveau crée des neurones, de faire les choses au ralenti. Par exemple faire un départ de 200m au ralenti ce n’est pas cohérent, par contre être dans la visualisation de ce départ en slowmotion permettrait d’intégrer un nouvel apprentissage.

L’idée c’est de basculer dans une position d’observateur mas aussi d’acteur. Il y a aussi la nécessité de descendre dans un état de relaxation.

Il existe aussi les routines, le travail sur les pensées parasites, la méditation de pleine conscience, travailler sur du renforcement positif, sur la motivation. Et il y a un grand outil, c’est le travail sur les objectifs. Pour moi c’est le plus important la détermination des objectifs.

L’objectif va dépendre de la personne. Il y a des personnes qui vont vouloir un résultat et d’autres plutôt des process de mise en place d’objectif. La question c’est « quel est l’endroit où tu voudrais aller ». La réponse peut être différente en fonction de l’individu.

L’objectif n’a pas le même goût, la même odeur, la même envie de s’investir, la même motivation chez les uns et chez les autres.

L’objectif, le stress et la motivation sont liés. Avoir un objectif trop ambitieux va générer énormément de stress. Avoir un objectif trop accessible, ne va pas générer assez de stress.

Il y a la nécessité du stress pour mobiliser le côté physiologique. Il faut de la motivation, le bon niveau de stress pour faire plaisir, se faire plaisir et faire rêver.

Dans mon travail, il y l’idée de ton rêve. Sur la route de ton rêve, il y a des étapes à réaliser. D’où les techniques de questionnement.

Et dans chaque étape de ton rêve à réaliser, il y a une étape probablement accessible et ambitieuse. Les étapes suivantes sont pour le moment trop ambitieuses, et peut être des étapes avant trop accessibles.

Donc l’idée c’est que ton objectif c’est l’endroit sur la route de ton rêve qui est accessible et ambitieux. Jusqu’à ce qu’un jour ton rêve devienne ton objectif puisqu’il devient accessible et ambitieux.

Et une fois que tu as ton objectif, tu peux le redécouper sur des étapes qui vont te mener sur une échéance. Accessible et ambitieux permet d’intégrer que tu as les compétences pour le faire, ou que si tu travailles tu peux le faire.

Donc ça va construire la confiance en toi, et ça va te permettre d’avoir une motivation parce que tu es sur quelque chose que tu peux atteindre.

On le voit dans le reportage, dans les process d’entraînement on se rend compte que le temps passé sur le questionnement avec l’athlète est extrêmement réduit.

Et avec certains entraîneurs de haut niveaux, on se rend compte que quand on est sur douze entraînements sur sept jours, avec deux entraînements par jour, quand on prends deux heures d’entraînement sur ces douze fois par semaine, et qu’on le ramène sur passer simplement deux heures deux fois par an avec un athlète, ce qui est rarement fait, on est sur 0,01-0,05 % du temps investit dans la détermination de l’objectif et sur tout le process.

Sachant que tout part de là. C’est ce qui va servir de base pour tous les entraînements. La qualité de l’investissement de l’athlète dans l’entraînement va être supérieure.

Les Secrets du Kayak : Ne vaudrait-il pas mieux supprimer une séance par semaine de physiologie pour mettre en place cette communication ?

Boris Maret : Ça va dépendre aussi des entraîneurs, certains prennent un temps avant et/ou après l’entraînement pour le faire, et donc privilégier la multitude de petits temps.

Il y a des périodes où il faut déterminer et clarifier, et il y a ce travail de retravailler le questionnement et les objectifs.

Beaucoup développent le pilier mental de cette façon, et donc parfois certains athlètes n’ont pas d’entraîneur mental parce que leur entraîneur utilise l’écoute et le questionnement, et casse des croyances limitantes.

C’est juste qu’aujourd’hui il y a des méthodes plus développées. Là est en train d’émerger la notion d’expertise et ce besoin d’expert pour développer la compétence physique un peu plus loin.

Les Secrets du Kayak : Tu parlais de la respiration, comment on s’en sert dans la préparation mentale ?

Boris Maret : Il existe des respirations types qui aident à performer. Je vais t’en parler que de deux, mais il en existe beaucoup. On va parler de la respiration relaxante et la respiration dynamisante.

Ça peut déjà servir sur le niveau de stress pour la zone d’activation maximale. A un moment donné tu vas être en hypo-stress, avant la course tu te sens un peu mou.

Donc je peux faire une respiration dynamisante, ou bien tu vas te sentir un peu surexcité comme si tu étais en train de faire ta course alors que tu n’as même pas encore démarré. Et là tu es peut être en hyper stress, et donc pour redescendre sur le bon niveau de stress adapté il faudra faire de la respiration relaxante.

Les deux assez simples à mettre en place sont la respiration carrée pour conscientiser sa respiration, pour la respiration dynamisante, on va être sur deux ou quatre temps à l’inspiration, un petit temps d’apnée, et un temps d’expiration.

Le relaxant on va être sur un temps à l’inspiration, un petit blocage, et deux ou trois temps d’expiration. Et pour ça il y a un moment donné la nécessité de le travailler pour voir ce qui nous convient le mieux.

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Une fois que les outils sont mis en place, au jour le jour, c’est quelque chose qui peut ou pas prendre du temps. Tout le monde n’a pas les mêmes besoins.

Tous les athlètes n’ont pas de préparateurs mentaux, mais seront dans une dynamique de développement mental par leurs entraîneurs, ou des personnes ressources. Ils vont avoir un regard extérieur, et sont capables de remettre en question certaines de leurs croyances.

Les croyances permettent de catégoriser les choses, d’évaluer les choses, et donc de nous repérer dans le contexte et l’environnement qui nous entourent.

On sait maintenant que une des fonctions premières de notre cerveau c’est de valider nos croyances. Si on a la croyance qu’on peut performer qu’en étant préparé mentalement, du coup le cerveau va être habitué à souligner beaucoup plus tous les athlètes qui se seront préparés mentalement.

Si j’ai la croyance qu’il ne faut pas être préparé mentalement pour réussir, mon cerveau va être beaucoup plus attiré par toutes les informations qui viennent valider le fait que tu n’en as pas besoin.

Le cerveau vient trier tout ce qui va à l’encontre de nos croyances. D’où la nécessité de souligner les croyances de l’athlète et de le pousser à voir comment font les autres athlètes.

Tout le monde a des croyances, donc c’est savoir se remettre en question pour les passer au crible et voir s’il n’y a pas de croyances limitantes.

Je pense qu’il y a des moments de le faire, ne pas le faire avant la course par exemple, en revanche sur un débriefing de course, en début d’année, en milieu d’année, ça peut être utile. Que ce soit pour les valider, ou les questionner, les transformer.

Et pour les pensées parasites d’avant course il existe des outils permettant de venir les remplacer. Très souvent quand c’est la même pensée qui revient, très probablement le système a quelque chose à gagner avec ces pensées.

Dans la gestion de l’échec, ou dans la stratégie de l’échec. Ne pas réussir, ne pas échouer, échouer est plus cohérent pour le système que réussir. Comme avec l’exemple des médias tout à l’heure.

Chez des athlètes très talentueux échouer est cohérent pour eux. Parce qu’à un moment donné, ils pouvaient faire encore mieux, ça permet de ne pas valider son vrai niveau de performance au plus haut.

Du coup d’être toujours dans la croyance d’être d’avantage talentueux que ça. Donc il faut prendre conscience de son réel niveau de performance, et l’accepter. Ça peut être un axe de travail.

Les Secrets du Kayak : Comment ça se passe une séance de préparation mentale, ou de coaching mental ?

Boris Maret : Ça dure entre une heure et une heure trente, en cas de baisse d’énergie on peut arrêter avant.

Il y a une fréquence de consultation que je pense être d’une fois par mois au début, pour avoir une sorte d’habitude. Si un axe de travail se dégage, passer à deux-trois séances par semaine.

Il y a des moments ça peut être une fois tous les deux mois. Il y a des moments où il y a une co-construction par le développement de l’autonomie de l’athlète sur la nécessité et son ressenti.

Il développe sa capacité de besoin. Et sinon je relance au bout de deux mois.

Et pour moi il y a une croyance à casser sur la préparation mentale ou le coaching mental, ça serait l’idée de se faire accompagner mentalement que quand on est dans le problème.

C’est comme aller voir le psy parce que tu es malade. Les anglo-saxons se font accompagner mentalement pour passer un palier. On va souvent attendre que le problème arrive. On ne peut pas parler de séances de prévention, en revanche faire de la préparation mentale pour essayer pourrait faire du bien au plus grand nombre.

C’est surtout de valider que ancrer un succès avec de la préparation mentale, c’est ancrer une forte ressource. Ça va avoir un impact sur la confiance en soi et la capacité à reproduire cette performance. Aller voir quelqu’un en situation de réussite est aussi très intéressant.

Je vais mettre en parallèle quatre piliers de la performance de façon sémantique : le pilier physique-physio, le pilier technique, le pilier stratégique-tactique, et le pilier mental.

Tous ces piliers sont inter-connectés. Prend l’exemple de Florent Manaudou, qui s’exprime dans le reportage d’Arte, la conséquence de son pilier physio a interagit sur son pilier mental.

Le développement de la technique te permet de mieux tirer dans l’eau la pagaie, tu te sens plus fort, tu développes ton pilier mental. Ton pilier technique interagit sur ton piler mental, tu as plus confiance en toi.

Stratégie-tactique, exemple, tu as cette petite douleur en ce moment, mes relances c’est pas trop ça, du coup je vais modifier ma tactique, pour être plus proche de mes capacités du moment. J’interagis sur mon pilier mental.

Et c’est pareil pour le mental, à un moment donné pour un athlète je sens qu’il n’y a pas assez de coordination entre le haut et le bas, donc dans le questionnement et dans la prise de conscience qu’il peut y avoir une meilleure communication, ça veut dire qu’on va travailler mentalement et du coup, on va permettre peut être de passer un palier au niveau technique.

Donc là c’est comment en développant le pilier mental on interagit sur la technique.

Donc parfois on pratique des ancrages, un entre-deux la préparation mentale et le coaching. C’est un outils de PNL, beaucoup plus sur une systémique de coaching.

Pour Florent Manaudou, c’était par le mot « puissant », le mental va donc ramener dans tout le corps l’état physio dans lequel il était lorsqu’il a poussé sa barre, et donc aussi son état émotionnel.

Les Secrets du Kayak : Quand je t’écoute j’ai l’impression que c’est illimité dans les outils à mettre en place, et qu’on peut toujours s’améliorer. Est-ce qu’il y a une limite au développement mental ?

Boris Maret : On en est au début. Il faut vraiment voir ce reportage, il explique bien l’histoire de la préparation mentale, son évolution, son ancrage, avec l’imagerie mentale.

On ne connaît pas encore tout le potentiel de la préparation mentale. Il y a une phrase que j’aime bien d’Olivier Crumbles qui dit « le prochain siècle dans le sport sera mental ».

On atteint les limites du physiologique, on va atteindre les limites de la technique. Le corps humain a des limites. Il y a deux courants qui s’affrontent dans le sport, ceux qui pensent que tu l’as ou tu ne l’a pas, et ceux qui pensent que le mental ça se travaille.

Tant qu’on ne les aura pas repoussé on ne sera pas jusqu’où on pourra aller.

Ce qui est intéressant c’est l’idée que la personne avec qui l’individu travaille, doit être en lien avec l’entraîneur. L’entraîneur c’est le chef d’orchestre de la performance. Si l’entraîneur le désire, qu’il puisse échanger.

Et il faut prendre un temps pour évaluer, voir si réellement, mentalement la personne a évolué. Il faut des points de comparaison au fils du temps, ce seront des critères d’évaluation.

L’athlète a aussi à charge d’évaluer avec l’entraîneur l’évolution et les bienfaits de la préparation mentale.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’une séance de préparation mentale c’est accessible à tout le monde ? Il existe un prix moyen de coaching, d’accompagnement de la préparation mentale ?

Boris Maret : Il existe des tarifs, parfois les tarifs peuvent être différents en fonction de la personne, si c’est une fédération qui paie, un club, l’athlète qui paie... est-ce qu’il a des revenus, ou pas...

On est sur une moyenne entre 80€ et 120 € hors taxe pour une séance en moyenne d’une heure et demie. Ce n’est que mon tarif.

Il m’arrive d’avoir encore de la place. J’ai un site internet avec des réponses à la plupart des questions pour ceux que ça intéresse.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as des livres à conseiller sur le sujet pour débuter sur le sujet ?

Boris Maret : Oui, mais ils sont plutôt à destination des préparateurs mentaux. Il existe « Un champion dans la tête », moi je suis plutôt sur des reportages.

Je recommanderais d’aller faire un tour sur la chaîne Youtube « Et tout le monde s’en fou ». C’est deux coach, c’est ludique. Les épisodes sur la vérité, le bonheur. Celui sur l’estime de soi aussi. C’est bien documenté et sur le ton de l’humour. Ça pousse à la réflexion.

Et ce que j’aimerais partager pour finir, c’est je que j’avais partagé avec Michel Blondel également l’entraîneur de Jean-Philippe Gatien, mon tuteur, il m’avait dit quelque chose qui m’a toujours marqué, et que j’aime à répéter :

« Ce n’est pas parce que tu t’es entraîné que tu vas avoir ton résultat, ce n’est pas en pensant à ton résultat que tu vas avoir ton résultat. C’est simplement en étant présent ici et maintenant au départ de ta course, prêt à la créer, à créer ta performance, que tu pourras obtenir ton résultat. »

On peut dire que c’est grâce à tout le travail que tu as fait avant que tu es maintenant là quelque part dans les meilleures conditions pour créer ta performance.

C’est là qu’on voit l’intérêt de l’instant présent.

Vous pouvez retrouver Boris Maret sur son site personnel.

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