Interview : Sabine Kleinhenz
Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Sabine Kleinhenz en octobre 2021.
Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?
Sabine Kleinhenz : Ça va très bien, merci Rudy.
Les Secrets du Kayak : On t’a vendu à moi comme étant une machine d’entraînement, est-ce vrai ?
Sabine Kleinhenz : Non c’est un mythe, mais qu’est-ce que tu entends par machine d’entraînement ?
Les Secrets du Kayak : Pour moi c’est une impression qu’auparavant les gens s’entraînaient de manière quantitative, donc avec beaucoup de volume d’entraînement alors qu’aujourd’hui on recherche du qualitatif.
Sabine Kleinhenz : Ton analyse est bonne mais je ne me retrouve pas là dedans.
Mon parcours est atypique. Je viens d’Allemagne, j’étais une étudiante, je faisais de la natation et je suis venue à 21 ans en France où j’ai découvert le kayak. J’ai eu une carrière de kayak imprégnée de mon expérience de natation.
J’étais dans un petit club, on avait très peu de créneaux, donc mes performances je les ai faites avec quatre entraînements par semaine. Notre entraîneur privilégiait la qualité, et à côté on faisait d’autres activités, ce qui m’a formé.
Je faisais du cheval, du vélo, un tas de choses, des sports collectif, du renforcement musculaire, courir dans la nature, faire du ski nautique. Donc je n’étais pas une machine d’entraînement, mais j’avais soif de progresser.
J’ai découvert le kayak dans le cadre d’une année d’échange d’étudiants pour apprendre le français lors d’une année en Staps. La première année tout le monde me poussait à garder l’option natation, mais je connaissais du monde originaire du kayak, et je voulais en faire.
Ne parlant pas français, garder la natation alors que j’étais à un dixième du record de France sur 50m de nage libre, c’était une force. A force de travail, je suis allée en deuxième année, et donc j’ai pris option kayak en commençant par de l’eau vive, à Grenoble, à St Martin d’Hères avec les frères Brissaud.
Ensuite j’ai appris le slalom et la descente. Le CTD à la fin de l’année m’a débauché pour faire les piges. J’ai fini cinquième et on m’a mise en équipe de France descente. Mon but c’était le slalom. En deux ans, j’ai été en équipe de France, je m’en suis donné les moyens.
Je ne m’entraînais pas tous les jours. Avec le STAPS, on avait pas mal de sport, l’hiver je faisais du ski, je faisais six à huit séances par semaine, difficile à suivre physiquement. J’ai été bien encadrée, j’étais à l’aise, donc je pouvais attaquer à Bourg-en-Bresse.
J’ai été multi-disciplines, ne pas être spécialiste du kayak m’a aidé. Notre entraîneur disait toujours que la compétition ça permet de mieux se connaître. C’est du développement personnel. On était sur sa propre performance. Il était avant-gardiste. Le sport est un outil pour apprendre ce qu’est la vie.
Les Secrets du Kayak : Dès que tu es en équipe de France, tu te fixes des objectifs de résultats ?
Sabine Kleinhenz : De toute façon tu te fixes des objectifs, atteignables à court ou moyen terme. Il faut que ce soit moteur dans la progression. Quand tu es à l’échéance, tu fait du mieux que tu peux.
J’ai fait du slalom jusqu’en 1987, donc jusqu’à la fin de mes études. J’étais tout le temps blessée. Et donc aux piges, étant une des prétendantes aux championnats du monde je les aient ratées, j’ai pris une grosse claque.
Du coup, j’ai décidé de travailler au CREPS en tant que formatrice. Je suis restée en France, et c’est seulement en Ardèche que je me suis reconstruite en descente.
En 1988, je suis allée aux piges de descente, je suis prise pour les pré-championnats du monde. Et là je finis cinquième. Mais il faut avouer que je ne me suis pas préparée. J’étais à 45s de la meilleure.
Je savais que l’année suivante je pouvais gagner la première place. Et j’ai gagné. Je ne me suis pas laissée faire, j’ai construit mon entraînement en fonction de mes besoins et de mes possibilités. Je devais jongler avec mon emploi. Je m’entraînais à cette époque 6h30 par semaine. Au CREPS, je formais des brevets d’états et j’intervenais beaucoup sur le tronc commun.
Les Secrets du Kayak : Tu as cherché à t’entraîner davantage pour gagner en performance ?
Sabine Kleinhenz : Oui, c’est venu ensuite. En 1989 après mon titre, je pouvais participer aux championnat de France, à Bourg-St-Maurice en descente et en slalom. Je termine troisième en slalom, j’ai donc cherché à être prête pour le retour des JO en 1992 pour le slalom, mais au final mon choix a penché pour la course en ligne. Je voulais finir la boucle. L’aspect de l’équipage ça m’a intrigué. Le collectif m’attirait.
Mes premières séances de course en ligne, je m’en souviens bien, j’étais sur un SKR, c’était super dur, je ne tenais pas dans le bateau c’était compliqué ! Même si je pagayais lorsque j’étais lancée, c’était compliqué de faire des départs rapides. J’ai toujours eu peur de tomber dans l’eau. Même si je suis bonne nageuse. L’eau plate et l’eau vive, c’est différent.
Pour être stable, il m’a fallu plusieurs années. C’était toujours un combat avec moi même pour partir super vite et ne pas perdre l’équilibre.
Donc pour faire de vraies séances dans le SKR, j’ai du mettre beaucoup d’énergie. Je faisais des séances d’une heure, ce qui était fatiguant. J’ai du mettre deux mois pour être à l’aise sur le SKR.
Les Secrets du Kayak : As-tu remarqué un changement technique à effectuer pour passer de la descente à la course en ligne ?
Sabine Kleinhenz : Il est énorme. Il faut faire le parallèle entre les trois disciplines. En slalom, on est sur le jeu avec l’eau vive, faire de belles figures. Il faut beaucoup de gainage pour avoir un appuis efficace pour la transmission du bateau.
En course en ligne, le mouvement est beaucoup plus cyclique puisqu’il faut aller vite pendant un certain temps. Il faut aller vite, accélérer rapidement et ensuite entretenir sa vitesse c’est à dire utiliser toute son amplitude. C’est extrêmement différent du slalom et de la descente. Donc, il faut tendre les bras pour rendre une élasticité au mouvement.
En course en ligne, je me suis vite intéressée à cette technique. J’ai d’abord travaillé ma stabilité, l’équilibre, la transmission. J’ai vite été bien entourée, chaque personne a contribué à mon évolution. Et j’ai réellement progressé lorsqu’en 1990 j’ai arrêté le CREPS, je suis partie en Australie puis en Nouvelle Zélande pour rencontrer les meilleurs du monde. J’ai pu avoir tous ces contacts grâce à mon mari Antoine Goetschy.
C’était vraiment une démarche de ma part, ça ne se faisait pas. Je parlais avec tout le monde, les gens étaient intrigués par mon parcours atypique. Mon expérience les intéressait. Je venais de nulle part.
D’aller là-bas, j’ai constaté que les Néo-zélandais en faisaient beaucoup plus en terme d’entraînements. Les gars se levaient à 5h du matin, partaient faire de la musculation, puis à 6h30 ils étaient en transfert de séance sur le lac, à 8h30 ils travaillaient, à 16h30 ils revenaient pour s’entraîner jusque 19h. Ils mangeaient et pour 21h ils étaient au lit.
Donc quant on entend certains en France, moi je trouve qu’il faut savoir ce que tu veux ! Eux mettaient en place des choses parce qu’ils étaient déterminés.
A mon niveau, j’étais déjà disciplinée mais j’avais du mal à encaisser les séances. Je faisais un peu attention à ma nutrition, mais je ne devais pas m’hydrater suffisamment ce qui me limitait. J’ai profité de leur détermination, et moi je rêvais, il faut être maître de son projet.
Donc, en fait j’ai mixé les deux disciplines pendant trois championnats du monde de 1989 à 1993.
Pour l’entraînement, je faisais essentiellement de la course en ligne et de temps en temps un peu de descente. En 1991 il y avait une coupe du monde en slalom, je l’ai faite, à chaque occasion je participais.
Je faisais les stages équipe de France dans les deux disciplines. Je devais être difficile à gérer en tant qu’athlète. Mais c’était ma façon de gérer mon projet. Aujourd’hui, on demande aux athlètes de choisir, sans doute que je n’ai pas suffisamment performer à mon époque, je n’ai pas eu de médailles. Mais pour moi, il n’y a pas de règles. Chacun fait avec son expérience.
Aujourd’hui, il y a tout de même plus d’ouverture, il y a pas mal de transferts entre les disciplines. Et pouvoir exprimer son potentiel par rapport à un objectif demande beaucoup d’investissement. Et le corps restera toujours humain avec son potentiel et ses limites.
La motivation reste importante. Il faut se spécialiser oui, mais à mon sens, sur de courtes périodes. Il faut garder sa motivation intacte. Il faut faire attention de bien respecter son corps, mais ça reste mon appréciation personnelle. Il ne faut pas aller trop vite.
Lorsque je faisais de la course en ligne, je restais vigilante à la moyenne de mes séances d’entraînement sur l’année. Il n’y avait que pendant les stages où je me forçais à suivre le rythme. Pourquoi ? Parce que si ma moyenne était trop importante, mon corps ne pouvait pas encaisser. On sait que le corps peut encaisser entre 15-20 % une augmentation de volume d’entraînement par an.
En période de JO, j’étais entre 10-15h de séance par semaine, davantage ce n’était pas possible. A côté de cela, on faisait beaucoup de musculation, tel que j’ai pu le voir chez les Néo-zélandais. Mais en 1996 ça a changé, un programme cadre à été mis en place. Si bien que les entraîneurs en France n’ont pas compris son approche.
Le responsable de l’époque parlait très peu français, il était allemand. Donc moi qui parlais allemand avec lui, j’avais compris qu’il voulait une trame adaptable pour chacun. Il préconisait également 3-4 séances musculation avec beaucoup de force endurance. Il faut tirer fort à chaque coup de pagaie. D’où les tests mis en place.
Les Secrets du Kayak : Sur la force endurance, j’ai pu lire une thèse sur les forces limitantes de la performance en kayak, qui montrent que ce sont les adaptations locales en terme de force endurance qui sont plus déterminantes que la VO2 max pour la performance en 500m et 1000m. Cette étude a été réalisée par Myriam Paquette, une chercheuse canadienne sur quatre études. Et donc cela démontre que les adaptations locales sont plus importantes que les adaptations générales. Donc on en revient à la force endurance.
Sabine Kleinhenz : C’est intéressant ! D’autant plus qu’à l’époque les allemands de l’Est avaient des laboratoires bien menés avec beaucoup d’expériences, certes critiquables. Mais ils étaient à la pointes de la recherche sur beaucoup d’aspects du kayak.
Les allemands ont d’ailleurs développer les FES, leur propre forme de bateau. J’en avais acheté un, c’était un laboratoire pour développer cette forme dans des bassins. Les américains ont fait cela également.
Puis il y a eu Nelo qui a pris le marché avec Plastex. Les allemands restent un peu à part, mais cela vient aussi de leur histoire avec l’Allemagne de l’Est. Pour moi, ce bateau était plus lourd, mais il glissait bien. Il était un peu spécial mais bien équipé.
Pour en revenir aux Jeux de Barcelone, c’était une très belle expérience, on finit sixième en K2. On a raté la finale à trois centièmes. Je n’accorde pas d’importance à ça car ce qui m’intéressait c’était d’aller le plus loin possible dans ma progression. J’ai refait les JO en 1996 en K2 mixte.
Les temps en course en ligne, c’est toujours lié au bassin, ils ne se sont pas améliorés, j’avais changé d’équipière. En 1995, on avait fait une très belle saison en K2, mais on n’a pas réussi à concrétiser aux JO. L’expérience est ce que l’on retient de ce qui nous est arrivé, et comment on le réemploi ensuite.
A Copenhague en 1993, pour performer je suis restée sur la dynamique des JO, je finis troisième tout comme pour les championnats du monde de descente. Mais en 1994, je suis enceinte de mon premier enfant, donc j’ai fait une grosse coupure puisque je passais mon professorat de sport.
Depuis l’année 1990, j’ai pu profiter des aides apportées par la Fédération. Donc jusque 1993 j’ai consacré tout mon temps à mon projet, puis j’ai intégré l’INSEP avec mon professorat de sport. Revenir après une grossesse ce n’était pas facile, j’avais 32 ans, physiquement ça laisse des traces.
J’ai du prendre +20 kg, donc les premières séances de course en ligne étaient très dures. J’ai du mettre une saison pour revenir à mon plus haut niveau. On se remet dedans petit à petit. Déjà à mon époque on coupait l’hiver, on pouvait partir en stage en Floride. Les coupures ne me choquaient pas, je trouvais cela nécessaire.
Finir neuvième à Atlanta d’un point de vue de résultat, alors que d’ordinaire j’étais sur un podium, ce n’était pas satisfaisant. Mais j’ai appris plein de chose de cette expérience, notamment d’un point de vue humain. C’est important que d’être bien en phase avec sa coéquipière. Quand un lien est cassé c’est difficile de le reconstruire en très peu de temps avant une échéance. Chacun a sa sensibilité et son caractère, il faut être capable de percevoir les choses au bon moment, j’en parle aujourd’hui parce que j’ai du recul.
Après Atlanta, on récupère Kersten Neumann, et là j’ai commencé à m’entraîner énormément. J’augmente les séances de musculation et je suis blessée sans arrêt. Le peps de la compétition n’y est plus, mon corps n’a pas tenu, j’avais 35 ans et je n’était pas au top diététiquement pour performer.
Donc depuis 1994, je suis prof de sport. En 1997-1998 je bascule sur un poste de CTR en Île-de-France. A l’époque on était trois CTR, moi je m’occupais des stages sportif et tout ce qui était mise en place du pôle espoir de Vaires-sur-Marne.
Les Secrets du Kayak : J’ai l’impression que lorsqu’on rentre dans le domaine, dans le monde du kayak, on n’en ressort plus ?
Sabine Kleinhenz : Je ne suis jamais sortie de ce monde. En 2001 je reprends même un poste au CREPS en tant que formatrice, donc on déménage avec ma famille en Ardèche. Je fais des formations kayak jusqu’en 2019.
En 2019, grand changement, je quitte la fonction publique et je reprends des études pour de la préparation mentale. En fait aujourd’hui je travail à mon compte, et j’ai envie de laisser quelque chose de positif pour l’humanité. Je veux aider les gens à mieux se comprendre.
Quand j’arrête ma carrière de haut niveau, je ne fais pas de sport puisque j’ai enchaîné deux grossesses. Donc avec trois enfants en bas âge et mon travail au CREPS, et en plus de ça la carrière de Vincent, je n’avais plus le temps ni l’énergie pour le sport. Mes trois enfants ont fait du kayak en compétition aussi. Ils ont touché à tout.
En 2001, il y a eu un poste de formateur au CREPS de Vallon qui s’est libéré, et là je formais les BE kayak, j’étais responsable de haut niveau, on accueillait les classes pour le tronc commun. Mes missions ont évolué, j’ai été coordinatrice de toutes les formations. Ensuite on s’est développé pour le scolaire, d’un point de vue santé, et après pour le développement personnel et la dynamique de groupe.
On parlait de l’apprentissage expérientiel. J'ai fait la formation ARDI au Creps d’Ajaccio, ils ont utilisé des situations de pleine nature pour vivre une expérience. Et en menant une réflexion dessus on évolue. On sort de sa zone de confort. Le but était de savoir comment intégrer cette expérience dans sa vie, comment transposer ce qu’on a appris dans son quotidien.
Aujourd’hui, on travaille également avec des centres pénitenciers et des maison d’arrêt pour œuvrer pour la réinsertion des détenus.
Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as pu ressentir au cours de ta carrière, en tant que femme, que tu as été moins considérée en kayak ?
Sabine Kleinhenz : Sincèrement en slalom, eaux-vives, descente, ma réponse est non. Lorsque je suis arrivée en course en ligne la première chose qui m’a choqué, c’était que les filles avaient un discours, une vision d’elle très négative.
C’était le discours qu’on entendait aussi autour d’elles. Je constate encore aujourd’hui que les filles ne sont pas suffisamment écoutées et considérées.
Chacun est unique, il n’y a pas de mieux ou de moins bien. Il faut partir sur le besoin de la personne, l’écouter et entendre l’athlète. Le plus souvent l’entraîneur pense savoir, et il n’y a pas d’échange. Pour moi, le haut niveau c’est d’amener la personne à l’autonomie de réflexion. Mais cela ne va pas dans l’intérêt de l’entraîneur.
Moi j’ai fait les JO, donc si l’athlète va aux JO ou non, ce n’est pas ma priorité. Ce qui me passionne c’est d’aider les gens, à réaliser leur projet, leur potentiel.
Moi je comprends les filles, c’est presque de la violence verbale parfois. On ferait mieux d’adoucir les approches pour les filles, et développer leur côté féminin, avec cette sensibilité particulière.
Tu me parles des cas de Nelia et de Rémi qui ont bénéficié d’une individualisation dans le cadre de la progression dans leur performance, il peut y avoir une trame et que chacun adapte. Il n’y a pas de problème, chacun a une sensibilité avec tel ou tel kiné, ou psy. Mais en fait c’est tout simplement de la considération pour la personne en tant que telle.
Mais moi, je l’ai vécu aussi dans le milieu professionnel. Quand on a des choses à dire en tant que femme, les gens sont d’accord pour qu’on s’exprime mais ensuite on te shunte complètement. Donc tes idées ne sont pas écoutées. C’est récurrent. Les gens n’en ont pas vraiment conscience. Il faut donc trouver les gens qui ont cette conscience là et travailler avec elles.
Un athlète performant est un athlète qui sait s’entourer des personnes ressources. Il faut savoir distinguer ce qui est bon pour soi de ce qui ne l’est pas. Cela demande de la réflexion, et parfois de pratiquer la préparation mentale. Il faut être acteur de son projet pour le maîtriser.
Les Secrets du Kayak : Tu aides quelques athlètes dans des démarches de réalisations personnelles. Tu fais ça depuis longtemps ?
Sabine Kleinhenz : C’était un peu du hasard, en quittant mes fonctions au CREPS. Je n’étais pas très certaine de moi quand je me suis lancée dans la formation de préparatrice mentale. Un jour, une personne a eu besoin d’un préparateur mental, c’était un hasard des choses, au pire je pouvais être une personne ressource.
On a parlé ensemble, je comprenais sa problématique, c’était simplement le comprendre pour exprimer ses besoins. Je l’ai accompagné pour ses championnats du monde de voltige en planeur où il a réussit à être performant. Je ne l’ai jamais vu, on faisait tout par téléphone.
Ensuite j’ai eu une autre expérience avec Félicia, on a fait une préparation sur cinq semaines, et elle a réussi à faire une belle course, et à s’exprimer avec ce qu’elle pouvait et elle finit championne du monde.
Forte de ces deux expériences, je me suis aperçue que ce qui m’intéressait c’était l’accompagnement. Le résultat est déterminé par les autres, en revanche la performance de l’athlète lui appartient.
D’autres continuent de me solliciter pour les accompagner. C’est quelque chose que je souhaite développer, cette philosophie de ce qu’est la compétition est importante. Pour moi, l’esprit compétition a mauvaise réputation dans la tête de beaucoup de gens. C’est juste un moment où on se compare avec les autres pour la même chose.
Tu peux être champion un jour et ne pas l’être le lendemain. La compétition pour moi a beaucoup de vertus, et chacun doit rester respectueux envers ses partenaires, certes ce sont des concurrents le jour J, mais ils sont partenaires.
C’est cultiver cet esprit et ce respect qui me motive pour la suite.
Ma vie a été impulsée par cette philosophie, par ces valeurs et j’ai envie de les partager.
Faites-vous confiance, faîtes les choses comme vous les sentez, ne vous laissez pas voler vos rêves.
Rêvez et faites !
Vous pouvez retrouver Sabine Kleinhenz sur son compte Facebook.