Interview de Pierre Vilella
Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Pierre Vilella en juin 2024.
Les Secrets du Kayak : Salut Pierre, comment ça va après cette séance ?
Pierre Vilella : Super un peu mal au bras, la fatigue tire un peu sur triceps, biceps. J'essaie de me concentrer un max sur mes épaules, mais au bout des 300m la position se dégrade petit à petit.
Les Secrets du Kayak : Tu es davantage connu dans le milieu pour le surfski, tu t'es entraîné sur la séance du jour spécialement pour ma venue ?
Pierre Vilella : Non, c'est une séance que je fais de temps à autre, que j'ai découvert en Australie cet hiver. J'ai repris quelques entraînements de là-bas pour les refaire ici.
Les Secrets du Kayak : Quand, où, comment as-tu commencé en kayak ?
Pierre Vilella : J'ai commencé en 2012 au club de Palavas. Suite à un problème de genoux lors de ma croissance, j'ai du arrêter les sports que je faisais. J'avais le choix entre kayak ou tir à l'arc, j'ai choisi au hasard le kayak. J'ai continué même après avoir repris le judo et le rugby par la suite. Je me suis investi dans le kayak à 100%, il y a un peu plus de dix ans.
Les Secrets du Kayak : Par quoi on commence quand on a 13 ans et qu'on débute le kayak ?
Pierre Vilella : A Palavas c'est un club de surfski, on commence donc par le surfski en mer, et c'est ensuite au bout d'un ou deux ans que je me suis mis à la course en ligne, au Grau-du-Roi.
Dès la deuxième séance, j'étais en mer. Je ne connaissais pas l'activité, j'ai suivi les consignes. Je ne me suis pas senti apeuré. Je me souviens de mes premières vagues où j'avais l'impression qu'elles faisaient 2 mètres, mais en réalité elles faisaient 50cm. Avec le temps et l'habitude, on ne se pose plus la question.
Les Secrets du Kayak : Comment peut-on définir le surfski ?
Pierre Vilella : C'est un bateau pour surfer la houle au large, pour faire de grandes distances en mer, et prendre de la vitesse. Ça ressemble à un bateau de course en ligne, plus grand avec davantage de volume, profilé pour aller vite en pleine mer.
Les Secrets du Kayak : Est-ce qu'il y a des compétitions en surfski pour les 13-14 ans ?
Pierre Vilella : Oui, ça commence en cadet junior comme en course en ligne. Il existe même des compétitions pour les minimes aujourd'hui. C'est accessible à tout le monde, avec des parcours adaptés.
Les Secrets du Kayak : Comment se sont passées tes premières compétitions ?
Pierre Vilella : Ma première compétition, c'était un biathlon kayak et course à pieds. J'étais tombé deux fois pendant la course.
Les Secrets du Kayak : Comment a évolué ta fréquence d'entraînements au fil des années ? Est-ce que tu t'es entraîné tous les jours ? Est-ce que ça s'organise comme pour la course en ligne, sur le même modèle ?
Pierre Vilella : Au début, je faisais des séances les mercredi et samedi. C'est en cadet 2 que j'ai commencé à m'entraîner un peu plus, seul et plus souvent. Je devais avoir 16 ans. J’ai fait deux ans en liste espoir.
Je ne suis pas allé en pôle, j'étais bien là où j'étais à Palavas. J'étais motivé, j'étais en lien avec les équipages du Grau-du-Roi. Autrement je me suis beaucoup entraîné tout seul en mer. Maintenant, c'est quasiment tous les jours que je m'entraîne au club, et avec du monde. C'est beaucoup plus sympa.
Les Secrets du Kayak : Être sur la liste Espoir, ça donne accès à quoi ?
Pierre Vilella : J'ai fait quelques tests d'effort, j'étais en liste. Ma meilleure année je faisais 31 tractions, 91 pompes, 18'30'' au 5km en course à pieds.
Pour la navigation on avait un peu de parcours de slalom, un 2000m, un 200m. Il n'y avait pas de test de musculation pure, c'était au poids de corps. J’étais plus à l'aise sur le 2000m. Je n'avais pas le meilleur des bateaux, mais ça faisait l'affaire.
Les Secrets du Kayak : Tu as eu des entraîneurs pendant cette période ?
Pierre Vilella : Je m'entraînais avec Arnaud du club de Palavas. C'est par la suite je me suis investi davantage et que j'ai navigué seul. J'avais une licence au club du Grau-du-Roi.
Lorsque j'y étais c'était avec Nico, et je piochais dans sa planification pour m'inspirer, je l'observais. Je me régalais juste d'aller m'entraîner sans réfléchir, juste pour le plaisir.
Les Secrets du Kayak : Avant les tests, tu faisais déjà de la musculation au poids du corps pendant tes jeunes années ?
Pierre Vilella : Pour les tests, je m'étais entraîné spécifiquement pour ça. J’étais très motivé, après les cours je faisais un 5km à fond sans échauffement, une pyramide de pompes et tractions, ensuite je faisais mes devoirs et je mangeais.
Je faisais cela quasiment tous les jours, sans jamais me dire que je faisais n'importe quoi. J'avais envie d'en faire un maximum. Je n'avais pas de plan d'entraînement. J'avais juste envie.
Ensuite, j'ai eu un entraîneur et ça a été plus cadré. Tout était réglé par un système d'application. Tout était calculé au niveau de la charge d'entraînement.
Aujourd'hui, je fais un mix entre les deux. Je ne m'empêche pas d'aller naviguer avec quelqu'un pour un entraînement, je m'adapte.
J'étais trop tout seul en suivant le plan à la lettre. Je privilégie les sorties en mer qui me demandent davantage de technique plutôt que des séances hyper timées sur un plan d 'entraînement que je me suis fixé avant.
Les Secrets du Kayak : Comment as-tu choisis ton entraîneur ?
Pierre Vilella : Je l'avais rencontré après les championnats du monde de surfski qu'il y avait eu en France à Quiberon. J'étais dans une phase où je me posais trop de questions sur ce que je devais faire, j'étais trop dans l'hésitation, à ne plus savoir comment m'y prendre. Je venais de me faire sélectionner pour ma première année en équipe de France de surfski en U23.
Je m'entraînais quasiment tous les jours à cette période. Je faisais du vélo, de la course à pieds, de la musculation, du tennis, un peu de foot, et du kayak. Je faisais une séance de kayak pour une autre activité. Donc, je devais faire 5-6 kayak par semaine. J'habitais à 20 km du club, c'était plus profitable pour moi de faire un autre sport en complément que de faire des allers-retour.
La partie musculation je l'ai travaillée essentiellement à la Fac, avec un pote. J'ai toujours été un peu plus grand que les autres, avec un gabarit un peu plus costaud.
Les Secrets du Kayak : Quand tu rentres en équipe de France de surfski, tu n'as pas l'envie de rejoindre des groupes d'entraînement ? Ou d'essayer d'autres expériences à l'étranger ?
Pierre Vilella : Non, je n'étais jamais parti à l'étranger. J'étais bien dans mon petit confort à Palavas, avec ma petite routine. Je ne me voyais pas partir et changer ma manière de m'entraîner.
Les Secrets du Kayak : Comment ont évolué tes résultats au niveau européen et international ?
Pierre Vilella : Jusqu'à fin junior, je n'ai jamais été trop performant. C'est lors de ma première année en U23 que ça change.
J'ai eu un pic de progression dans l'été. A l’international ça dépendait des courses et des années. J'ai fait troisième premier deuxième en terme de podium. Ensuite aux mondiaux j'ai fait troisième. En 2022 je finis vingt-sixième. Cette année, je fais troisième senior.
Les Secrets du Kayak : Qu'est-ce qu'il te manque comparé aux meilleurs des meilleurs ?
Pierre Vilella : Auparavant, mon gros point faible c'était les 20-40 premières minutes de course. J'ai travaillé ça cet hiver en Australie. D'un point de vue global, j'ai l'impression qu'il me manque un peu de tout sans viser une qualité spécifiquement.
Les Secrets du Kayak : Tu es resté un long moment en Australie ?
Pierre Vilella : Je suis allé aux Championnats du Monde en Australie, et ensuite j'ai voulu resté un peu. C'était le bon moment, je n'avais pas de situation fixe.
Je me suis retrouvé dans un gros groupe d'entraînement local. On était 10-15 personnes à s'entraîner tous les jours. Chacun avait un profil différent que ce soit pour de la compétition, pour du fitness. Là-bas c'est normal de se lever tôt pour aller faire du sport. C'était génial.
On faisait des séances à la rivière sur le plat au matin, l'après midi c'était à la plage. Je me suis entraîné avec un groupe de sauveteurs sur des séances plus intenses et courtes. J’y ai gagné sur mes débuts de courses. La méthode d'entraînement est complément différente de chez nous
A chaque séance, il y a de l'intensité. En quatre mois de temps passé là-bas, la seule sortie récup c'était un 10km le lendemain d'une compétition, et le rythme n'était pas tant récup. C'est le volume des séances qui était réduit. Il privilégie la qualité de la séance. Chaque semaine, tu avais une séance de seuil. Il y avait des séances de VMA avec frein, et des séances de lactique. L'après midi à la plage, tous les jours, il y avait des vagues à passer, on faisait des aller-retour et des montées rapides. Là-bas, l'EB1 ils ne connaissent pas.
Je rajoutais des séances d'aérobie pour dire d'en faire un peu et m'adapter. Au début, pour récupérer c'était très dur. Au bout d'un mois, ça allait mieux. Au final c'est en revenant en France, en faisant une boucle de 20km que je me suis dit que j'étais bien sur les séances d'une heure, plutôt que de faire de longues séances.
Les Secrets du Kayak : Tu as réintroduit tout cela en rentrant ?
Pierre Vilella : Oui. Avec cette expérience, j'essaie de faire un entre-deux avec des intensités pour travailler mes débuts de course, et du volume d'entraînement.
Les Secrets du Kayak : Pendant ton séjour, est-ce que tu as pu faire de la musculation ?
Pierre Vilella : Au club de sauvetage, il y avait une salle de musculation. Mais je n'y avais pas accès, je n'étais pas licencié du club. Mais dans l'immeuble dans lequel j'étais il y avait une petite salle. J'en ai fait un peu mais sans plus. J'ai vraiment profité de ce séjour pour changer ma routine et faire davantage de kayak.
Mon but, c'était de faire beaucoup de volume. J'ai fait beaucoup moins d'activités complémentaires. Je continuais à courir 2-3 fois par semaine.
Les Secrets du Kayak : Comment est la vie là-bas ? Tu as trouvé facilement un logement ?
Pierre Vilella : Au début, c'était sur le facebook ou leboncoin local. Les loyers sont chers, j'étais dans une chambre avec ma copine, en colocation pour 580 dollars par semaine. Il y a beaucoup de monde qui cherchent à se loger. La vie est chère également. Au bout d'un moment, tu t'adaptes.
Les Secrets du Kayak : Qu'est-ce qui te fait rentrer ?
Pierre Vilella : J'étais rentré pour les compétitions. Les championnats d'Europe et les sélections équipe de France. Je voulais faire la préparation là-bas et rentrer pour les compétitions. Je me suis demandé si je voulais y retourner.
Mais tu es loin de tout et de ta famille. Au début, on m'a prêté un kayak au club. Je suis sponsorisé par Nordic Kayak, j'ai pu m'arranger avec un revendeur de la marque là-bas. Au final, j'ai pu avoir le bateau que j'aime pour naviguer avec eux. Et pour le sauvetage, ils m'ont prêté un bon bateau. J'avais amené ma pagaie pour le voyage.
Les Secrets du Kayak : Aujourd'hui tu n'es pas considéré comme professionnel du kayak. Tu as eu des sponsors comme Think, maintenant c'est Nordic Kayak ?
Pierre Vilella : Oui j'ai commencé en Think en 2018. La marque a un peu disparu en Europe. La marque a été recréée sous le nom Rogue kayak. Le gars a créé sa propre marque, au même moment Nordic m'a contacté pour essayer leur bateau. Le Think me correspondait vraiment bien, mais je mettais pas mal de mousse à l’intérieur. Quand Nordic m'a contacté, je me sentais redevable de Think. J'ai essayé la première fois le Nordic sur le marathon d’Amsterdam. L'assise était bluffante, j'aurais pu faire des kilomètres sans avoir mal ni aux fesses ni aux jambes. Sur le plat, c'est un avion. La transition était simple entre les deux.
Les Secrets du Kayak : Le sponsoring avec Nordic Kayak consiste en quoi ?
Pierre Vilella : Nordic Kayak fournit mon bateau d'entraînement, pour toutes les courses internationales et ils mettent à disposition des bateaux qu'ils m'amènent si c'est un peu loin. Pour les vêtements, je suis en partenariat avec Vaikobi, une marque de Sydney. Pour les compétitions, je prends les vêtements Vaikobi. Sinon il existe aussi Mocke. J'adore les shorts mais aussi les pantalons pour l'hiver.
Les Secrets du Kayak : Tu as un sponsor pour les pagaies ?
Pierre Vilella : Avec Jantex, on peut avoir quelques réductions lorsque tu fais des podiums. Je n'ai pas de sponsoring, mais des avantages qui sont profitables pour naviguer. Ma première Jantex je l'ai acheté et ensuite j'ai eu des réductions pour les suivantes.
Pour la choisir au début j'avais la même pagaie pour la mer que pour la ligne. Je variais la taille. C'est en Guadeloupe pour faire des compétitions, on m'a prêté une pagaie sur place, de l'avoir essayée je me suis senti super bien en terme de confort, ce qui m'a fait acheter une pagaie plus petite. Autrement, je les choisis à la sensation. A force de tester et de changer certains paramètres, j'ai trouvé le bon compromis.
Pour la largeur de prise je trouve qu'elle évolue au fur et à mesure des années naturellement. J'ai essayé plusieurs pagaies Braca 4, Jantex, Gamma, Epic. Certaines épuisent plus que d'autres. Tout dépend de l’appui dans l'eau.
Au début je naviguais en 2,15-2,16. Maintenant, je navigue en plus petit 2,09 m. En surfski, les gars ont les bras assez longs, et ont finalement des pagaies plus courtes. Comme si le fait d'avoir des bras assez longs ne nécessitait pas une grande pagaie. En Australie pour le sprint, c'est certain, les pagaies sont plus grosses mais comme ils ne font pas de ligne c'est difficile d'avoir un point de comparaison.
Là je suis en cours de sponsoring avec Oceanperf, une marque australienne, pour courir sur leur bateau de sauvetage lors des compétitions.
Les Secrets du Kayak : Tu es quelqu'un qui est au top niveau du surfski, tu as fait troisième aux Europes, mais j'ai l'impression que tu ne peux pas vivre de ta pratique. Tu dois avoir un travail à côté, mais de travailler à temps plein c'est impossible pour s'entraîner plusieurs fois par jours. Est-ce que tu penses qu'il y ait des chances pour que ça change ?
Pierre Vilella : Non, pas trop. Il y a peu je me suis mis à faire quelques vlogs de kayak, j'espère que davantage de monde découvrira le kayak de cette façon. Que ça contribuera à la mise en avant de ce sport et du surfski. En Australie, ils vivent surtout du sauvetage. Là-bas tu as un club par plage, et ils sont remplis de jeunes. Les athlètes sont professionnels. Les compétitions sont retransmises à la TV, tu as des sauveteurs sur les paquets de céréales... c'est un autre monde.
Le sauvetage, j'en ai fait mais je ne suis pas encore au point d’enchaîner toutes les pratiques.
Les Secrets du Kayak : Pendant longtemps en musculation, la mode c' était la force endurance, des séries longues, moins de force. Qu'est ce que tu fais en musculation ?
Pierre Vilella : Ça varie au fur et à mesure de la saison, avec des périodes où je fais davantage de force que d'endurance. Pour moi, l'endurance se fait sur le kayak, avec des freins par exemple. Globalement j'ai un petit volume de séances au début de la saison où je fais de la force, de la puissance, et ensuite ça sera davantage du circuit gainage avec de la prévention d'épaule…
Je ne suis pas très fort en musculation. Je n'en ai pas fait depuis 10 mois en terme de vraie séance. De ce que je retiens pour la préparation physique, c'est que ça ne sert à rien de faire d'immenses séances longues. Si on peut gagner un peu de force pendant l'hiver ça sera bénéfique pour la suite, mais ça ne sera pas une obsession. Si je vois que j’arrête de progresser sur mes séries, je change pour faire autre chose et progresser.
Les Secrets du Kayak : En dehors des courses, comment sais-tu que tu progresses en entraînement ? Tu ne suis plus ta fréquence cardiaque, mais est-ce que tu suis ta vitesse ? Comment tu calibres tes entraînements ?
Pierre Vilella : Le cardio je l'avais jusqu'au mondiaux, ensuite il est tombé en panne. En Australie, je n'ai pas utilisé de cardio. Je me fie à l'échelle RPE sur 10. Je sais qu'à telle allure je dois avoir tel ressenti. Avant, je le couplais à la fréquence cardiaque pour contrôler mes zones. Maintenant je sais me mettre à la bonne intensité à chaque effort.
Pour gérer ma cadence, en course en ligne beaucoup sont à fond sur ce paramètre. Moi, je ne le prends pas en compte. Pour moi, ça va être fonction du courant, des vagues. Ça varie beaucoup.
Depuis que je suis rentré d'Australie, pendant un mois j'ai surtout maintenu mon niveau d'entraînement. Je ne faisais pas de cycle de développement. Là, je dirais qu'en ce moment je fais deux séances dures dans la semaine. Je vais en mer, les conditions de mer conditionnent mon adaptation à l'entraînement. Je peux aller jusqu'à 5 séances intenses par semaine.
Les Secrets du Kayak : Aujourd'hui quand tu coures, tu ne fais que de la basse intensité ?
Pierre Vilella : Pour le moment oui, mais je compte augmenter petit à petit les intensités et varier un peu. Aller chercher en VMA des fréquences cardiaques que je ne peux pas aller chercher sur le bateau.
Les Secrets du Kayak : Comment se passe ton hygiène de vie autour du kayak ?
Pierre Vilella : En Australie, j'avais trouvé un bon rythme sur le sommeil, l'alimentation, tous les jours j'avais la même routine, le supermarché était à 100m c'était facile.
Le fait de se lever tôt, à 21h j'étais couché.
Maintenant que je suis rentré en France, il y a des facteurs qui font que je n'ai pas réussi à retrouver ce rythme. Ce n'est pas toujours moi qui fait les courses, je suis en période transitoire, pour les repas et le sommeil ce n'est pas simple.
Proposer une activité à 5h20 en France à quelqu’un, personne ne me suit. Ça me paraît impossible de reproduire le même rythme ici en France, pour l'instant ce n'est pas optimal. Je faisais pas mal de siestes en Australie, et ici quasiment pas.
Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu es suivi par un kiné, un préparateur mental etc ?
Pierre Vilella : Non, plus jeune je m'étais beaucoup blessé à l'épaule et le dos. A force de voir des kinés et ostéopathes, j'arrive à trouver un équilibre. Ça doit faire 3-4 ans que je n'ai pas eu un problème qui m'empêche de naviguer pendant une semaine. J'arrive à m'appliquer une routine pour éviter de me faire mal.
Mentalement, je n'ai jamais ressenti le besoin d'avoir un accompagnement.
Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu prends des compléments alimentaires ?
Pierre Vilella : Je prends un peu de Whey à certaines séances, j'ai pris de la créatine une fois quand je faisais pas mal de musculation. Sinon je ne prends rien. Là j'ai pris un rendez-vous pour un bilan sanguin, surveiller que tous mes paramètres sont bons. Je me demande si ça peut apporter un plus de suivre ça pour les entraînements.
Les Secrets du Kayak : Aujourd'hui ton but c'est d'être Champion du Monde ?
Pierre Vilella : C'est difficile à dire, ça fait prétentieux. L'objectif de cette année pour moi, c'est d'entrer dans le top 10 aux Championnats du Monde. C'est déjà une petite marche par rapport à mon niveau de l'année dernière. Ensuite j'adapterai chaque année, mais c'est dur à dire.