Interview : Eddie Potdevin

Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Eddie Potdevin en septembre 2021.

Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?

Eddie Potdevin : Bien je te remercie. Je rentre de l’entraînement. J’avais une petite course à faire pour préparer les mondiaux qui arrivent.

Ça fait une semaine que je suis rentré des Jeux. J’ai récupéré du décalage de 7h, ça va mieux.

C’est plus dur quand tu vas à Tokyo que lorsque tu en reviens.

Les Secrets du Kayak : Tu es quelqu’un qui a un parcours atypique, tu pratiques une discipline trop peu popularisée en France : la pirogue.

Eddie Potdevin : Oui c’est davantage populaire dans l’hémisphère sud. J’avais essayé le kayak après mon accident mais c’est la pratique de la pirogue qui m’a plu, et qui m’a beaucoup apportée en reconstruction physique et mentale.

Au début, c’était plus pour me changer les idées. Moi qui vient du motocross, c’était une activité alternative. Ça se rapprochait plus de mon mouvement.

Enfant j’ai commencé par faire du football, j’en étais dingue. Mais mes parents ont vite divorcé, je suis parti vivre en région parisienne. Je me voyais devenir footballeur professionnel.

Mon père était passionné de motocross, et quand je suis reparti vivre dans les Ardennes, vers douze-treize ans, j’ai sauté sur ma moto puis j’ai enchaîné avec les courses, jusqu’aux courses nationales.

C’est devenu une passion partagée avec mon papa, c’était une histoire de famille. Je suis passé d’une 80cm3 puis 125cm³, comme on est frontalier avec la Belgique et la Hollande j’y faisais des courses.

Malheureusement mon père a eu un grave accident lorsque j’avais dix-sept ans. Il en est décédé. J’étais un des petits espoirs régionaux, et donc son décès a mis un frein à ma carrière.

Je te laisse imaginer la suite. La moto était bannie de la maison. Je n’avais plus trop le droit d’en faire.

Il a fallu que j’attende de finir mes études. J’ai repris la moto vers mes vingt ans. Mais c’était trop tard pour faire une carrière. Je conservais tout de même de très bon résultats régionaux et nationaux.

Je faisais avec les moyens du bord.

Je cumulais deux boulots pour m’en sortir. Quand j’ai vu que je ne pouvais pas rivaliser financièrement, j’ai tout vendu et je suis parti aux USA pour y tenter ma chance. J’y ai rencontré des gens formidables, ça m’a ouvert plein de portes. C’est un sport magnifique mais aussi cruel. Il y a très peu d’élu et ça coûte très cher, ça te ruine réellement.

En kayak, j’ai participé à la professionnalisation de la pratique. Le prix des kayaks et de l’équipement même pour le transport, c’est de la rigolade comparé aux coûts générés dans le motocross. Pour moi, le kayak est accessible à tout le monde.

Les Secrets du Kayak : Comment on s’entraîne au motocross ?

Eddie Potdevin : A l’ancienne école ! On nous disait de ne pas faire trop de musculation, comme dans plein de sport. Mais en réalité la musculation est devenue incontournable. Dans certains sports en terme de préparation physique elle est même plus importante que d’aller courir.

Moi j’avais un rameur et je faisais mon footing, je m’entraînais comme ça. Je faisais des pompes, des tractions, mais c’est tout. Il ne fallait pas avoir les bras qui tétanisaient.

Si je devais entraîner des gars au cross, je leur ferai faire de la musculation l’hiver, avec des exercices spécifiques genre du bulgare. Aujourd’hui quand tu vois les vidéos d’entraînements des professionnels, les mecs tapent de la musculation.

Moi ma carrière était plutôt amateur, mais lorsque je m’entraînais vraiment fort, je m’entraînais deux à trois fois par semaine. Mais la moto, ce n’est pas comme un kayak que tu laisses dans un club. Il faut un camion, une remorque, de la logistique. Tu passes beaucoup de temps à la laver, à la graisser, la lubrifier.

Je n’ai pas du tout fait d’études de mécanique, j’ai très tôt arrêté l’école. J’ai vite compris que l’école ne m’apporterait pas grand-chose. Mon père était antiquaire, j’ai eu l’école de la vie et du commerce. J’ai très vite été indépendant.

J’ai juste fait de la mécanique générale en Belgique. A la base je voulais être menuisier ébéniste. La mécanique c’était le choix de ma mère. Mais je me suis vite rendu compte que tout ce que l’on fait dans la vie sert un jour.

Vers mes 24 ans j’ai ouvert un magasin de moto, j’ai commencé à bosser avec les USA. Ensuite je suis parti faire de l’import-export en Asie. Donc j’ai quand même concilié ma passion et mon travail. Je me suis donné les moyens d’y parvenir.

Ensuite j’ai arrêté puisque mon meilleur ami et associé a eu un grave accident de cross, sans tomber, peu avant moi. Il est passé pas loin de l’amputation.

On avait prévu de vendre la magasin fin 2011, on voulait passer à autre chose. Du coup on l’a liquidé de nous même.

Moi j’ai continué la moto. A 31 ans je me suis lancé dans l’immobilier, un concours de circonstances. Mais après la vente du magasin j’avais pour projet de faire l’enduro du Touquet, donc je m’entraînais tous les jours.

Et un jour en rentrant je suis allé passer l’entretien, ça a matché direct. On m’a demandé si j’étais capable de vendre une maison, j’ai dit que je ne savais pas que je n’y connaissait rien. Je me suis vite pris au jeu, sans prétention, j’ai même gagné les concours régionaux d’agents immobiliers.

Le 2 novembre 2014 j’ai eu mon accident, j’ai été amputé. L’ambulance qui s’est enlisée, mauvais diagnostique dans le premier hôpital. Dans le deuxième j’arrive tard sur la table d’opération. La meilleure des solutions, c’était de couper.

Du coup quand ma direction est venue me rendre visite à l’hôpital, ils étaient émus. Ils ont compris que je reviendrais. Et six mois après ils m’ont proposé la direction des agences du groupe dans mon département. J’étais encore mieux placé après l’accident.

J’ai un fort tempérament. J’y suis resté trois ans. Il y avait ce projet sportif qui me tendait les bras. Mon deuxième fils arrivait. L’immobilier n’est pas compatible avec le sport, j’avais pris trop de poids.

J’ai perdu 35 kg en me reprenant. Ça nous a pris comme un coup de tête avec mon pote, il m’a dit qu’on pourrait être champion de France en pirogue. J’ai acheté la pirogue et on s’est lancé.

Les Secrets du Kayak : Comment ça se passe pour toi psychologiquement quand on t’annonce qu’on va te couper la jambe ?

Eddie Potdevin : Je te remets dans le contexte : j’ai 34 ans, je suis en pleine apogée juste après ma séparation avec la mère de mon premier enfant, j’étais déjà avec mon épouse d’aujourd’hui, ça été compliqué.

Surtout après ce que j’ai vécu 17 ans après le décès de mon père, et après tout ce que j’ai fait dans le domaine de la moto. J’étais un passionné. Je ne comprenais pas pourquoi. J’ai relativisé. Je me suis estimé heureux d’être là pour mon fils.

Moi j’avais compris que je n’avais pas le choix. Je cherchais déjà une prothèse avant qu’on me la coupe.

J’ai volé à 3 mètres de haut à 100 km/h dans le sable, je suis reparti sur la moto. Je n’avais pas un bleu, pas une égratignure. J’avais promis à ma mère et à Camilia qui est devenue mon épouse, que pour Noël je marcherai. Je souffrais le martyre, mais le 24 décembre je marchais avec une canne, un mois après.

Un mois après l’accident j’ai eu l’initiation au centre de réadaptation. On m’avait proposé de faire du canoe-kayak après m’avoir vu sur un rameur. L’eau n’était pas mon élément. J’ai fait de l’handi-kayak.

Le but c’était de la reconstruction physique et mentale. Ils m’ont fait toucher quelques barres. Je suis allé jusqu’au championnat de France à Gérardmer, dans un lac démonté. Je suis tombé dans le lac. Grâce à Antoine, j’ai pu remonter dans le bateau, et finir mon 200m.

Ensuite j’ai eu la proposition de gérer la direction des agences immobilières. Donc j’ai repoussé le projet. Et j’avais déjà pris du poids.

En 2017, j’ai repris une licence au club. J’avais fait fabriquer un kayak sur-mesure. Je suis allé faire un stage de « détection » j’ai été livré de mon kayak sur le lieu de stage. Il y avait Mathieu Goubel qui était là, et qui a halluciné de me voir me faire livrer mes deux pirogues. Et en plus de ça : mes fesses ne passent pas dedans ! Je faisais 108-110 kg...

Donc je la prête à Mathieu, et c’est lui qui la prend tout le long du stage. J’avais déjà des ambitions en tête. Je pouvais me permettre de me consacrer uniquement au sport, ensuite il y a eu les sponsors quand j’ai intégré l’équipe de France.

Ensuite j’ai perdu du poids en 15 jours, j’ai pu rentrer dans la pirogue. Ma première séance, tout le monde était venu me voir, et en fait en 15 jours j’avais cassé le bateau. J’avais une sensation de liberté.

J’avais regardé des heures et des heures de vidéo pour pouvoir en faire. Mes premières pirogues faisaient plus de sept mètres. Ensuite je suis passé sur des modèles italiens, c’est comme si c’était des bateaux de courses.

J’avais perdu beaucoup de poids, j’ai enchaîné les courses, jusqu’aux piges/open sélection de France. On était que deux en pirogue, et j’ai couru contre Ronan. Je me suis beaucoup inspiré de lui, il n’y avait que lui en France qui allait vite.

Il m’a battu de trois ou quatre secondes. Un mois après il y avait d’autres piges et je l’ai battu, il m’a rebattu derrière. Et là Eric Leleuch sélectionneur de l’équipe de France me prend pour la coupe du Monde à Szeged.

J’étais déjà à fond dans l’entraînement. Je faisais 95 kg, je faisais de la musculation, je m’entraînais deux à trois fois par semaine en bateau. Le lendemain de la naissance de mon deuxième fils, j’étais déjà à l’entraînement.

En mai 2018, je suis le seul français en finale A. Puis on part aux championnats d’Europe en Serbie un mois après. Je fais cinquième. Ensuite championnat du monde en 2018 au Portugal, et je gagne la série.

Et je fais la rencontre d’une personne important dans ma vie, Olivier Boivin. Un médaillé olympique de Barcelone, médaille de bronze C2. On n’a pas tout de suite travaillé ensemble.

Je suis reparti faire les championnats du monde à Szeged, mais je me suis surentraîné. J’ai payé la perte de poids énorme que j’ai faite, et fin 2019 j’ai oublié le principal, le quota.

Il fallait faire dans les six. Je me suis trop focalisé sur le résultat de la première place, je fais huitième parce que je suis rincé, j’ai fait trop d’erreurs techniques. Et c’est depuis ça que je me suis rapproché d’Olivier Boivin, qui me fait tous mes programmes, et Eric qui supervise.

Moi qui vient d’une autre discipline, c’est fréquent le surentraînement. Alors qu’aujourd’hui je sais très bien qu’il vaut mieux sauter une journée.

Tony Estanguet dit dans son livre quelque chose de très juste lorsqu’il dit qu’il ne s’est pas entraîné de la même manière lors de ses différentes olympiades.

Au début, on veut trop faire de la quantité. Dans la moto même un amateur est pro. Parce que le mec met sa vie en danger, il entretien sa machine, il dépense tellement d’argent.

Et quand tu arrives dans une discipline neuve, j’ai revécu de nouvelles montées d’adrénaline. Je brillais à nouveau. Ce que j’aime dans la discipline, c’est qu’on n'a même pas l’impression d’être des handisports, et rien que pour ça, merci à la fédération.

On est que trois dans le collectif, Rémi, Nélia et moi. On est considéré comme des athlètes à part entière.

J’ai su créer ma team, au bout d’un moment j’ai su demander des choses et je ne les ais pas eu. Donc il y a Olivier Boivin qui est préparateur, Antoine Mousquet qui m’accompagne et Eric Leleu qui supervise. J’ai mon camion, ma remorque, je fais tout tout seul.

J’ai des sponsors privés qui m’accompagnent. Depuis le retour des jeux, beaucoup de gens veulent soutenir mon projet, beaucoup me tannent pour Paris 2024. Mon épouse me pose toujours la question : « mais pourquoi tu ne demandes pas », mais moi je ne demande pas, je me suis toujours débrouillé tout seul.

Puis la Team Grand Est m’a soutenu. Puis le conseil départemental, alors que je n’ai rien demandé et qui m’aide énormément. Il y a eu des sponsors privés qui sont à la base des amis ou des connaissances de personnes avec qui j’ai beaucoup travaillé.

D’autres veulent se greffer et je n’ai pas encore pris de décision. Je n’ai pas de problème pour en trouver. Pour en vivre, oui c’est possible si je fais Paris 2024. Mais j’ai aussi cette envie de transmettre, d’accompagner, d’aider. Je suis à un tournant de ma vie. Je ne prends pas de décision dans l’immédiat.

Les Secrets du Kayak : Tu te professionnalises avec ta Team, quels en sont les résultats ?

Eddie Potdevin : Je me professionnalise avec ma Team mais je fais des choix de parcours. Surtout ne pas oublier Guillaume, qui est très important.

Je décide de ne pas aller en Guadeloupe, on fait notre truc à nous. On revient de notre stage de remplacement et malheureusement le Covid arrive. Forcément tu prends un coup de massue.

Les jeux sont d’abord annulés, puis reportés. Il faut faire des choix. Le championnat de France est tout de même organisé, je rafle tout.

Puis la coupe du monde à Szeged en Hongrie, j’en suis, je fais troisième sur le 200m et deuxième sur le 500m. On n'était pas nombreux, tout le monde n’était pas là.

Et on apprend que les quotas se feront en mai 2021. Donc il faut se ré-entraîner, se battre pour son quota. J’ai failli ne pas l’avoir, j’ai pensé à mes gamins, j’ai relancé le bateau, je fais troisième et me voilà partis aux JO.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que la pagaie c’est la même que pour le canoë ?

Eddie Potdevin : En 2018-2019, je courais avec des pagaies de pirogue, de VAA, qui sont en gouttes d’eau. Et Olivier m’a proposé de passer sur des pagaies droites de canoë. Ce sont les mêmes que pour Eugénie ou Laura, les meilleures céistes françaises.

Pour le stabilisateur, tu peux le changer de côté. Moi aujourd’hui je coure sur des pirogues Nelo qui sont beaucoup plus courtes et réactives, elles font 5,42 m. J’ai le flotteur à droite. C’est moi qui ai choisi ma préférence pour le placer.

La force du vent va jouer en fonction du côté du stabilisateur. C’est terrible parce que par exemple aux JO, je gagne la série. J’accède à la finale sans passer par la demie, on avait le vent de face. Et en fait le matin de la finale, le vent venait de gauche. J’en suis encore frustré, je n’ai pas pu pagayer mieux qu’à 70 % et ça m’a rincé.

Quand tu as du vent ça pousse sur la pirogue, c’est comme pour le céiste parce qu’on pagaye que d’un côté. Donc pour ceux qui pagayent du bon côté c’est gagné, pas pour les autres. Très peu de personnes pagayent à droite comme moi.

Pour les tahitiens c’est incompréhensible, pour eux le flotteur doit se placer à gauche côté coeur. Pour eux, c’est l‘arbre de la vie.

241981304_4413002678743410_5259109500269799262_n.jpg

Les Secrets du Kayak : Tu es sur-motivé une fois après avoir eu ton quota ?

Eddie Potdevin : Avec Olivier, on a fait de la haute-couture pour se préparer. Comme le dit Tony Estanguet, c’est une question d’équilibre. Il faut concilier la vie de famille, le projet, je n’ai pas de regret sur le travail et la préparation.

Et j’avais eu aussi le championnat d’Europe entre deux.

Pour l’acclimatation quand on est arrivé il faisait une chaleur de malade. Mon coeur à l’entraînement ne montait pas. La chaleur y est fatigante.

Les japonais sont vraiment incroyablement gentils. Ils ont le sens du service. Que la France en prenne bonne note pour Paris 2024.

Il faisait entre 45 et 50°C en moyenne, et d’un coup il a fait 18°C, j’étais béni des dieux.

Plus tu es puissant mieux, c’est avec un vent de face. Et j’ai eu le vent de face, une série de rêve que j’ai à nouveau gagné. A la finale, le vent venait de gauche. J’ai pensé à ce que tous les grands champions m’ont dit, je me suis remobilisé pour trouver des solutions.

Après j’étais peu être trop costaud et les vêtements ne m’allaient pas. J’ai trouvé une solution. Mais ce vent était puissant, j’ai essayé de ne pas y penser, et j’ai vu le brésilien à ma gauche devant moi, il restait dix mètres, je n’ai pas pagayé comme je voulais sur la fin.

Je ne regrette pas ma course, mon niveau technique et physique, j’estime que c’est fait, le temps ne se remonte pas. Je n’ai pas à rougir de mon parcours. J’ai professionnalisé le para-canoë.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’en musculation tu fais un travail spécifique pour rééquilibrer ?

Eddie Potdevin : Non pas spécialement. Je n’ai pas spécialement de déséquilibre, pas au point qu’on me le fasse remarquer. Et même si tu pagaies d’un côté, tu fais beaucoup de tirage. J’ai même un tirage planche à la maison, un ergomètre VAA, un rameur concept 2.

Faire beaucoup d’ergomètre m’a apporté beaucoup cet hiver, ça m’a permis de travailler quelque chose de différent. Rémi en fait beaucoup aussi.

Et moi je navigue toute l’année peu importe le temps. Pour te dire cette année, je suis parti dans le brouillard faire de la pirogue, on ne voyait pas à 3m. Résultat une plaque de verglas en plein milieu, et j’y pose le flotteur, j’étais sur la glace, je ne contrôlais plus rien. J’ai réussi à casser la glace et je suis reparti. Si je tombais, j’étais littéralement mort.

Les Secrets du Kayak : Quels sont tes objectifs pour les championnats du Monde ?

Eddie Potdevin : Je te dirais que si je fais une course c’est pour la gagner. J’irai avec les moyens du bord. Il faudra voir comment ça se passe là bas.

Pleins de paramètres peuvent jouer sur le résultat. Déjà se qualifier pour la finale, et après on verra.

Les Secrets du Kayak : Aujourd’hui tu as 41 ans, qu’est-ce que te motiverait à participer à Paris 2024 ?

Eddie Potdevin : Comme le dit Olivier ça reste du sprint, mais ça reste une sorte de force endurance. Ça demande beaucoup de puissance. Ce n’est pas parce que j’ai 41 ans que je suis à la ramasse. Après ça ne fait que trois ans et demi que je fais du bateau.

Je sais que je peux y aller, mais c’est tellement contraignant. Il me faudra tout concilier. C’est une discussion que je dois avoir avec mon épouse.

Les quotas sont déjà acquis parce qu’on organise. Et ensuite j’avoue adorer le bassin de Vaires-sur Marne, et je n’ai que 1h50 de route pour y arriver. Dans un sens j’y réfléchis, mais ça serait dommage de ne pas pouvoir les faire. J’en ai envie, c’est chez moi. Ce bassin m’a toujours réussi.

Les Secrets du Kayak : Qu’est-ce qui te ferait passer du côté entraîneur ?

Eddie Potdevin : Je n’ai pas la prétention de dire que je pourrais être entraîneur, mais je connais mon parcours, j’ai vécu plein de choses.

Que ce soit management ou analyste comportemental ou même en tant que sportif, en plus de toute ma pratique en VAA, je trouve que la fédération de canoë-kayak est une entreprise formidable, elle pourrait être améliorée et ça me plairait de pouvoir transmettre des choses.

Moi j’écoute beaucoup de podcast sur culture boxe, notamment j’en ai un qui me vient en tête sur des boxeurs, ça inspire. Mais à côté de ça j’ai encore la caisse, et je suis certain de pouvoir gagner.

eddie_potdevin_20180822-00331_montemor_o_velho.jpg

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’il y a un livre, un documentaire, un film qui t’a inspiré ?

Eddie Potdevin : Dans ma culture cinématographique il y a le parcours de Pierre Durand, j’aime beaucoup Guillaume Canet avec l’équitation, et j’aime beaucoup Daniel Auteuil. J’aime beaucoup lorsqu’ils évoque le fait qu’on a le choix soit de devenir un petit bourgeois avocat bordelais à gagner plein d’argent soit de partir à la quête olympique, il faut choisir.

C’est le type de moment que j’aurais aimé vivre avec mon père, qu’il m’aide dans mes futurs choix.

Sinon la saga incontournable des Rocky que je ne cesse de citer. Je ne sais pas combien de fois je les aient vu.

J’invite les gens à écouter les podcasts sur culture box où la saga est vraiment bien expliquée. Ils étaient avant-gardistes.

En livre, j’ai lu l’histoire de Tony Estanguet, le boss du canoë français. Mais j’ai lu aussi Martin Fourcade, Teddy Riner, et plein d’autres sportifs.

J’aimerais beaucoup que tu contactes Olivier Boivin.

Et je voudrais préciser que j’ai une épouse formidable, et deux petits qui m’inspirent et me motivent.

Vous pouvez retrouver Eddie Potdevin sur son compte instagram.

Précédent
Précédent

Interview : Matthieu Toulza

Suivant
Suivant

Interview : Aymeric Guillot