Interview : Francis Mouget

Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Francis Mouget en janvier 2021.

Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?

Francis Mouget : Ca va plutôt bien, c’est le repos avant la séance de ce soir.

Je m’entraîne entre 2 et 3 fois par jour actuellement, ce qui est assez commun à notre pratique, même en dehors des stages.

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J’habite à Nancy et je fais un peu de ski de fond dans les Vosges le week end régulièrement.

Je ne fais pas de stage de ski de fond car je préfère garder contact avec le bateau.

Je ne fais donc aucune coupure hivernale, je m’entraîne toute l’année sans coupure.

J’ai déjà fait un stage de ski d’une semaine quand j’avais 22 ans et en fait, dans mes souvenirs, tu fais du ski, du ski et du ski et quand tu reviens dans ton quotidien, tu as perdu certaines sensations dans le bateau, tu as perdu 10 kg sur tes barres en musculation… Depuis, je n’ai plus envie de faire de stage de ski.

Après durant le confinement, je n’ai pas pu faire de musculation traditionnelle et j’ai fait beaucoup de TRX, d’exercices avec élastiques et là, par contre, sous les barres, je n’avais rien perdu ce qui remet en question un peu mes croyances.

Par contre, le bateau à la sortie du confinement, ca n’a pas été facile. On retrouve de nouvelles sensations mais il m’a fallu 2-3 semaines pour re-performer.

Même avec l’ergomètre durant le confinement, j’ai perdu la “glisse”.

Quand je fais de l’ergomètre, l’objectif, c’est de monter les watts ou la vitesse sur l’ergo et il n’y a rien de plus simple car il suffit de tirer comme un mulet alors que sur un Kayak, ce n’est pas du tout ca.

En Kayak, il y a toute la notion de prise d’eau. Quand tu poses ta pelle, c’est toi qui doit avancer au lieu de “tirer”. C’est une notion assez difficile à mettre en place et on le perd rapidement sur l’ergomètre.

A la sortie du confinement, ce que j’ai perdu, c’est la gestion du bateau et la fixation dans l’eau. J’avais l’impression que le bateau se soulevait quand je pagayais, comme s’il rebondissait et il n’avançait pas en avant.

Les Secrets du Kayak - Comment as-tu débuté le Kayak ?

Francis Mouget : J’ai commencé en septembre 2003 à 13 ans au club de Saint Vit à côté de Besançon. Je suis resté une dizaine d’année dans ce club qui est un petit club sans être un petit club.

J’avais commencé avec Hervé Maigrot que tout le monde connaît dans le milieu. C’était le professeur de sport des écoles primaires de Saint Vit et on faisait pas mal de kayak avec l’école.

Je faisais du judo auparavant et j’en avais un peu marre car on tournait en rond.

J’avais essayé plusieurs sports et au final, il est resté le Kayak mais je ne voulais pas faire de compétition au début.

J’ai commencé directement en course en ligne. Je voulais juste m’amuser, naviguer.

Je n’ai pas tout de suite percé. Je me souviens de stage où je me faisais engueuler car je pagayais mal. Après, on a réussi à me motiver à faire les championnats de France minimes mais j’étais dans le deuxième K4 de la région.

J’étais entre 4 et 8 ème de la région sur 10.

En fait, ce qui m’intéressait dans les compétitions, c’était l’esprit club. C’était pas la compétition en soi qui me motivait. Je ne regardais pas du tout le haut niveau.

Les Secrets du Kayak - A partir de quand as-tu envisagé le haut niveau ?

Francis Mouget : L’envie du haut niveau est arrivé sur ma dernière année junior où j’ai commencé à regarder un peu. A ce moment là, je m’entraînais avec Guillaume Holstein qui était en fac de sport et il faisait son stage sur le Kayak et j’étais son “sujet” de stage.

Il m’avait bien motivé et on avait comme objectif de rentrer en équipe de France junior. J’avais fini 7 ème et il en prenait 6.

Avec le recul, je ne m’entraînais pas assez. Je me suis longtemps entraîné 2 fois par semaine, puis à 4 entraînements l’année de mes 17 ans pour essayer de rentrer en équipe de France.

A l’époque, je ne me rendais pas compte de ce que faisait les autres.

L’année de mes 17 ans, j’ai tenté les tests pour rentrer au Pole Espoir de Nancy qui étaient sur des tractions, des pompes, de la course à pied. Je ne faisais d’ailleurs que deux tractions d’ailleurs.

J’avais fait les minimas pour rentrer au Pole et comme on était beaucoup, il s’était basé sur les résultats des championnats de France de fond de l’année précédente et j’étais tombé à l’eau. Je n’ai donc pas été pris au Pole pour ca.

Il y a un sport étude Kayak à Besançon mais mes parents étaient contre.

Quand j’ai eu mon bac, mon objectif a été de rentrer en école de kinésithérapie. Il fallait que j’y rentre par la première année de médecine et j’oublie un peu le Kayak que je ne fais plus qu’une fois par semaine pour m’aérer.

Cette année de médecine a été un échec mais j’ai quand même fait les championnats de France de fond où j’ai fait mon pire résultat : dans les 70 ème.

Par contre, comme les partiels de médecine étaient en mai, de mai à juillet, jusqu’au championnat de France de vitesse, là, j’ai commencé à m’entraîner deux fois par jour.

J’avais rencontré un entraîneur, Freddy Mismetti, qui s’intéressait à ce que je faisais. Il m’avait un peu expliqué comment je pouvais m’entraîner parce que jusque là, je n’avais pas encore réalisé que je ne m’entraînais pas assez.

J’ai voulu faire 2 séances par jour pour voir ce que ca donnait et lors des championnats de France, j’ai fait 6 ème de la finale B mais par contre, j’étais premier des seniors 1. En deux mois, ca m’avait impressionné.

A ce moment, Freddy m’a proposé de m’entraîner. J’étais un peu réticent au départ car je voulais ma première année de médecine.

Et cette année là, je rentre en équipe de France des moins de 23 ans mais je n’avais pas eu mon année de médecine bien que j’ai amélioré mon classement. J’étais déçu mais bon.

A ce moment, je m’entraîne comme un sportif de haut niveau. Je rentre sur les listes de haut niveau.

Je suis rentré en Staps et j’avais des aides pour ma scolarité même si je n’ai pas voulu dédoubler mes années mais j’avais le droit de ne pas assister au cours.

Je passe directement à deux séances par jour au lieu d’une quand j’avais essayé de concilier avec mon année de médecine mais je ne constate pas une progression fulgurante par rapport à une séance par jour.

Je finis par sortir de l’équipe de France d’ailleurs. Je pense que j’étais surentrainé, j’étais vraiment fatigué. Je me suis reposé après pendant 2 mois mais j’étais toujours fatigué.

En faisant une analyse de sang, il s’avère que j’avais eu la mononucléose aussi.

J’encaisse ca assez mal mais je me dis aussi qu’il reste encore des années. Je continue à avoir des ambitions, même quand j’intègre l’école de kinésithérapie qui d’ailleurs me fait bouger et intégrer un pole espoir avec de nouveaux entraîneurs, un nouveau cadre.

Les Secrets du Kayak - Un changement d’entraînement ?

Francis Mouget : Les méthodes d’entraînements ont alors beaucoup changé. A l’époque, le directeur des équipes de France voulait qu’on se spécialise, soit sur le 200, soit sur le 1000 et je n’avais pas du tout envie de me spécialiser.

On m’a forcé à me spécialiser sur le 200 mètres que je n’avais jamais préparé même si j’avais été en équipe de France U23 sur 200 m.

L’entraînement ne m’a pas correspondu, il fallait s’entraîner toujours plus. On faisait beaucoup de musculation, beaucoup de cadence basse avec des intervalles courts comme des 1’ à 40 de cadence avec une récupération de 30’’, avec frein, sans frein, avec environ 40’ de travail.

Je pensais progresser en terme de vitesse pure mais lors des piges, alors que j’avais pris 20 kg sur mes maxis en musculation, je ne transmettais rien. La force que j’avais dans les bras, je ne fixais pas la pelle dans l’eau, je perdais de l’énergie pour ne pas avancer.

A basse cadence, j’y arrivais mais dès que j’augmentais la cadence, je n’arrivais plus à avoir de l’appui.

J’ai résolu ça l’année d’après en partant sur l’entraînement pour le 1000 mètres.

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La grande différence en terme d’entraînement, c’est que pour le 1000, on fait pas mal de puissances aérobies assez longues entre 3 et 8 minutes d’effort continue sur 20’ de travail complet alors que sur le sprint, on fait des 1’.

Je trouve que travailler à 90 de cadence, ca m’aide à fixer mon geste.

En une année, j’ai repris mon classement sur 200 mètres, c’est à dire dans les 6 meilleurs français avec cet entraînement.

A ce moment là, j’ai des horaires aménagées pour mes études de kiné que je fais en 5 ans au lieu de 3 ans.

En 2016 après les jeux, je me suis promis que je tentais l’équipe de France jusqu’au Jeux pour les jeux de 2020. Si je n’y arrivais pas, j’arrêtais.

Les Secrets du Kayak - Retour en équipe de France

Francis Mouget : En 2017, je suis encore aux portes de l’équipe de France et en 2018, j’y rentre.

A l’époque, je n’avais pas d’aménagement pour le travail mais j’avais choisi mon employeur par rapport. Je voulais être kinésithérapeute salarié pour ne faire que 35 heures et au final, j’ai trouvé avec le CHU de Nancy qui m’a proposé le meilleur boulot aussi bien en terme de boulot que de solutions si jamais je rentrais en équipe de France.

La plupart des employeurs me disait qu’on ferait des congés sans soldes et d’autres qui me disaient que ce n’était pas possible alors que le CHU avait tout de suite été intéressé et était prêt à m’aider au cas où ca fonctionnait pour moi.

J’avais entendu pas mal de rumeurs à propos de ma sélection jusqu’à tant que Jean Pascal Crochet m’appelle et me parle du K4.

J’ai tout de suite été aligné sur le K4 en coupe de monde et j’étais super content car c’était le bateau qui m’intéressait.

En moins de 23, j'avais déjà fait un K4 1000 et on avait fini 4 ème au championnat d’Europe et en 2011, sur le K2 200m, on avait fait 9 ème européens.

J’avais déjà fait une coupe du monde de senior quand j’étais en moins de 23 ans en tant que deuxième bateau ce qui fait que je n’étais pas dépaysé.

C’est plus mes premiers championnats d’Europe Senior où on était dans le vif du sujet et c’était, pour moi, un cran au dessus d’une coupe du monde. Au niveau de l’organisation, c’est différent.

Par exemple, tu dois faire mesurer ton bateau, le faire valider, le passer à la jauge avant le départ et puis, c’est une autre ambiance.

On y fait une finale A en finissant 8 ème. Pour moi, c’était satisfaisant. Je faisais équipe avec Franck Le Moel, Guillaume Le Floch et Guillaume Burger.

Avec Franck, on n’était pas les meilleurs sur 500 mètres. On était un peu les “boulets” de l’équipe même si on était fort sur 200 mètres. Ce n’était pas la meilleure composition que l’équipe de France pouvait donner et j’avais donc trouvé les résultats satisfaisants.

J’ai trouvé l’intégration en équipe de France facile car les mecs sont tous des amours.

En même temps, ma place n’était pas garantie car je suis sorti du K4 pour les championnats du monde pour faire rentrer Etienne Hubert dans le bateau et la question se posait entre Franck et moi, sans trop comprendre pourquoi.

Les règles de sélections se faisaient beaucoup sur le 200 mètre et Franck m’avait battu d’une place tandis que je l’avais battu sur 500 mètres.

Malgré tout, je suis resté dans le collectif équipe de France et j’ai fait du K2 500 mètres et du K2 200 mètres.

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Sur le K2 500 mètres, avec Cyrille Carré, on a fait 4 ème mondial. Je pense que c’est mon meilleur souvenir de Kayak, les 2 mois passés avec Cyrille et ce résultat.

Sur le K2 200 mètres, on fait 8 ème mondial en passant un peu au travers de notre course avec Franck.

Les Secrets du Kayak - La non qualification Olympique

Francis Mouget : Pour se qualifier, il fallait être dans les 10 meilleures équipe et même temps que 4 continents soient représentés dedans.

Du coup, on fait 8 ème et les 7 premiers sont européens et ils ont du rattraper derrière nous pour avoir les 4 continents.

C’est une grosse déception car on y allait pour le podium et ca a été un choc de ne même pas avoir le quota. On n’est à un dixième de la troisième place.

Tous les bateaux arrivent tous en même temps à part les allemands qui gagnent avec les espagnols qui sont plus devants.

On avait une stratégie de course vraiment offensive où on partait devant et on tenait. Ca avait bien marché en coupe du monde.

Par contre, sur les jeux européens, ca s’était moins bien passé car il y avait du vent de travers et en fonction du couloir où tu étais, tu n’avais pas les mêmes conditions et on avait mis nos résultats sur ce compte.

On ne s’était pas remis en question.

Quand on fait 8 ème au championnat du monde, on ne l’avait pas vu venir et finalement, on aurait du tirer des leçons des jeux européens.

Ca remettait en cause le K4 et j’ai cherché une autre solution pour aller au jeu qui est le K1 1000 car il y a une possibilité de rattrapage.

Il faut gagner les sélections équipe de France pour être sélectionné pour les rattrapages.

Il y a du client dont notamment Guillaume Burger qui a la même optique que moi.

Les Secrets du Kayak - Changement de plan

Francis Mouget : En 2017-2018, je me suis fait mon propre plan ce qui ressemblait à un mixte entre l’entraînement du 200 m et du 1000 mètres, sans regarder ce que faisaient les autres.

Je faisais de la musculation type 200 mètre et un entraînement sur l’eau plus pour le 1000 mètre.

Je suis un passionné de préparation physique, j’ai un DU de préparation physique.

Quand on est son propre entraineur et qu’on est fatigué, on a tendance à vouloir alléger son entraînement alors qu’il faut y aller et se rentrer dans le lard.

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C’est ca qui a été le plus compliqué à gérer.

En 2017-2018, comme je travaillais en temps plein, je m’entraînais de 17h30 à 20h30 qui se décomposait avec 1h30 de musculation et 1h de bateau.

Globalement, je faisais globalement plus 1h15 en bateau.

L’été, j’avais des partenaires d’entraînements comme Edgar et Gaëtan. Gaëtan est le coéquipier de Etienne Hubert en club et Edgar, c’est un athlète arménien qui a couru pour l’Arménie en 2015 sur 200 mètres.

Ce qui est bien d’avoir des partenaires d’entraînement, quand tu annonces la séance d’entraînement, ils sont là pour la faire et ca t’oblige à la faire ce qui m’a beaucoup aidé.

Grâce à eux, je ne lâchais pas ce que j’avais écrit.

Les Secrets du Kayak - Et la musculation alors ?

Francis Mouget : Je suis plutôt bon en tirage, Maxime Beaumont est aussi fort que moi, voir plus fort.

Quand tu regardes sur l’ensemble des kayakistes internationaux, ils sont tous très balaises sur le tirage.

Après, je mets une pause entre chaque répétition et je cale mes jambes.

Quand j’étais en équipe moins de 23 ans, je ne soulevais pas plus que les autres mais avec les années, je suis devenu fort.

Au développé couché, mon max est 150 kg et en tirage, j’ai fait 145 kg pour 1m88 et 90 kg.

Il y a deux ans, je faisais plutôt 93 kg mais j’ai désiré perdre du poids après le non-quota sur le K4 pour lever un peu le bateau et mieux glisser.

J’ai senti très vite cet effet, par contre je m’étais fixé 88 kg et là à ce moment, je me sentais faible et j’ai repris un peu de poids.

J’évalue aujourd’hui mon poids de forme à 89 kg.

Les Secrets du Kayak - Quel hygiène de vie pour le haut niveau ?

Francis Mouget : Qu’est ce qu’on appelle faire attention à son alimentation ? Je fais attention sans faire attention car je suis quelqu’un de gourmand et plutôt accro au sucre.

J’essaie de limiter ca depuis 2-3 ans et je ne me souviens pas d’avoir fait un Fast Food depuis au moins un an.

J’essaie de tout faire maison, même pour les gâteaux. Je suis un fan de robots comme le Thermomix, le Cookéo…

Au moment où j’ai fait appel à une diététicienne, j’ai du lui envoyer la photo de mes repas et en envoyant la photo, ca m’a forcé à faire plus attention.

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Je suis également sponsorisé par Vital Plus qui est une marque française de naturopathie. Je prends des vitamines et des oméga 3 tous les jours. De temps en temps, je prends des protéines végétales en poudre après mes séances de musculation.

Je prends aussi des BCAA en poudre sur certaines séances.

Je n’ai pas vraiment eu de sponsor sauf durant l’année du K4 et là, pas mal m’ont lâché.

Vital Plus reste mon meilleur sponsor car ils m’ont aidé sur une pagaie, sur une montre en plus de me fournir mes compléments alimentaires chaque mois.

Je n’étais pas le meilleur du tout au début, j’avais même l’impression d’être le boulet et finalement petit à petit, ca l’a fait.

Quand je suis en stage, je fais des siestes. Si je suis chez moi, si je travaille, je n’en fais pas mais par contre, je fais des grosses nuits soit 8 à 9 heures.

Socialement, j’aime bien aller au restaurant, aller au cinéma, dans des bars.

Après il y a des périodes où je vais être souple et d’autres où je ne vais pas être souple en fonction de la période.

Par exemple, j’irais au cinéma sans prendre de popcorn. Si je vais dans un bar dans une période de compétition, ce sera plus un perrier tranche que de l’alcool.

Les Secrets du Kayak - Combien de temps pour tenir dans un vrai bateau ?

Francis Mouget : A 13 ans, on progresse plus vite qu’à 30 ans sur la stabilité mais globalement, en moins d’un an, j’étais dans un bateau équivalent au Cinco d’aujourd’hui.

Par contre, je me souviens d’une séance d’hiver au mois de novembre où je suis tombé 11 fois.

Je naviguais proche des bords pour éviter d’avoir à trop nager.

En moins d’un an, tu es dans un bateau instable avec quelques expériences de baignade bien corsés.

En clair, si tu lâches pas ton bateau de septembre à juin, tu vas progresser en stabilité à l’inverse de si tu arrêtes tout l’hiver, même si ca reste plus facile à 13 ans qu’à 30 ans à cause de l’appréhension.

A 13 ans, on était une équipe, il y avait quelqu’un qui nous suivait. Si tu tombais, tu nageais au bord ou on venait te repêcher.

On n’est plus sur les mêmes normes de sécurités d’il y a 20 ans.

Après c’est sur qu’au milieu d’un lac, c’est compliqué pour remonter, surtout quand ca gèle.

C’est l’appréhension qui fera que tu tomberas en plus.

Les Secrets du Kayak - Quid du matériel ?

Francis Mouget : Je navigue dans un K1 Nelo Cinco XXL.

Pour être honnête, avant de rentrer en équipe de France moins de 23 ans, j’étais dans un bateau club que j’avais cassé une semaine avant les piges et Patrick Suraniy m’a prêté un Vanquish 3 et ca, c’est bien passé.

Il me l’a prêté encore deux mois car j’étais rentré en équipe de France.

Après j’ai voulu acheter un bateau et j’avais essayé d’autres marques. A l’époque, Nelo avait le meilleur service après vente et depuis donc je suis chez Nelo.

Ca ne m’empêche pas d’essayer de temps en temps des Plastex et je préfère mon Nelo Cinco. J’ai essayé le Nelo Sete mais je préfère le Cinco.

Dans le Sete, je me sens hyper stable, on pourrait danser dedans mais par contre, je le sens très énergivore. Il avance vite mais je le trouve un peu lourd à déplacer. Je ne me vois pas faire 1000 mètres dedans.

C’est pour cela que je suis resté dans mon Cinco que je trouve agréable, je sens une glisse importante mais il est un peu moins stable que le Sete.

Par contre, si demain, je dois préparer le 200 mètres, je passerais peut être en Sete car comme il est plus stable, je pourrais faire le “bourrin”. Je pourrais plus m’investir.

En pagaie, j’ai une Braca 1 en 805 cm3 et 2m19 de longueur avec un angle de 35 degrés ce qui est assez peu comparativement aux autres qui sont autour de 50 degrés.

A une époque, j’avais même 10 degrés mais j’ai augmenté au fur et à mesure. J’étais habitué à 10 degrés et je ne me posais pas trop de questions.

Je ne suis pas trop regardant sur les angles de pagaies ce qui est peut être un tort. Je pense que c’est plus une habitude à prendre.

Les Secrets du Kayak - La suite ?

Francis Mouget : Actuellement, je suis encore dans le collectif équipe de France ce qui fait que j’ai des horaires aménagées pour le travail. J’ai un contrat d’insertion professionnelle ce qui me permet de toucher un salaire temps plein en travaillant 33% annualisés.

Ce qui fait que je peux avoir des périodes où je ne travaille pas et où je ne fais que m’entraîner.

J’ai fait le K1 500 m en coupe du monde en 2020, chose que j’avais déjà faite en 2019 à Poznan en K1 200 m et le K1 500 m à Duisburg.

Au final, je suis plutôt spécialiste du 500 mètres.

J’ai une préparatrice mentale, j’ai une diététicienne. Après, je ne fais pas de méditation. Globalement, je suis classique.

Je fais à peu près 12 à 15 séances de sport par semaine, kayak compris.

Je suis plutôt du genre à ne pas faire de coupure, même en fin de saison. Je peux couper un peu le bateau mais cela dure entre 1 semaine et 15 jours grand max mais je ne coupe pas le sport à côté.

Je travaille deux choses techniquement : La première, c’est d’avancer mon bras supérieur pour éviter que ma pagaie soit en oblique avant car j’ai tendance à avoir ma main supérieur qui est au niveau de mon oreille ce qui fait que ma pagaie est horizontale ce qui fait lever le bateau au lieu de le faire avancer.

Et la deuxième, c’est l’accélération dans l’eau car j’ai tendance à être lent dans l’eau, à ne pas accélérer progressivement dans l’eau. Je vais mettre la vitesse au départ et après laisser filer dans l’eau.

Les Secrets du kayak - As-tu déjà eu des blessures en Kayak ?

Francis Mouget : Personnellement, j’ai déjà eu pas mal de problèmes à l’épaule à droite, de tendinopathie du à la musculation et au kayak au sus-épineux.

Je pense que j’ai un défaut technique à droite mais je ne sais pas s’il est apparu à cause de la tendinopathie ou en conséquence.

Ce qui est sur, c’est que mon dégagé à droite n’est pas le même qu’à gauche ce qui fait que j’aurais tendance à lever le coude en gardant l’épaule basse mais est ce que c’est apparu après ou avant la blessure ?

Quand j’étais junior, j’avais déjà fait des séances de kinésithérapie pour mon épaule. J’en ai refait à 23-24 ans et depuis j’en ai pas refait même si en stage, je vais voir les kinés.

J’essaie de me soigner moi-même via des étirements, des auto-massages. J’avais déjà fait une IRM de l’épaule et on avait vu effectivement une tendinopathie mais rien de plus.

Je n’ai pas fait de radio pour voir s’il y avait un acromion agressif mais on en avait parlé avec le médecin. Après, ca vient, ca repart. Là, je touche du bois car ca fait un an que je n’ai pas eu mal. Dans tous les cas, ca ne m’empêche pas de pagayer.

Vous pouvez retrouver Francis Mouget son compte instagram.

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